Covid-19 : le défi de la vaccination

Pourquoi la campagne de vaccination contre le coronavirus est plus lente en France ?

par Maxence GEVIN
Publié le 29 décembre 2020 à 6h06, mis à jour le 29 décembre 2020 à 9h56
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

DÉCRYPTAGE - Le coup d'envoi de la campagne de vaccination contre le coronavirus a été donné ce dimanche dans l'Hexagone. Malgré ce début symbolique, les choses ne s'accéléreront que dans les semaines à venir alors que certains pays étrangers semblent agir beaucoup plus vite.

"Je suis émue". Mauricette, ancienne aide ménagère de 78 ans, a été la première française vaccinée contre le Covid-19 dimanche dernier. Plusieurs autres retraités et professionnels de santé ont également reçu leur première injection, marquant le coup d'envoi devant les caméras de la campagne de vaccination dans l'Hexagone. Dans les faits, elle va prendre forme dans les prochaines semaines et monter très progressivement en puissance. Dans les jours à venir, la vaccination ne concernera que 23 établissements des régions de Paris, Lyon, Lille et Tours, avant de s’intensifier pour atteindre une centaine de lieux à l’issue des deux premières semaines de janvier.  Une lenteur qui semble trancher avec le positionnement de certains autres pays comme la Grande-Bretagne et les États-Unis où le nombre de personnes vaccinées se compte déjà en centaines de milliers. Comment l'expliquer ? Que faut-il en déduire ? 

Une rencontre préalable à la vaccination

En premier lieu, la campagne de vaccination française est vraisemblablement ralentie par une procédure particulière, propre à l'Hexagone. La France est ainsi le seul pays au monde à imposer une consultation préalable à l’injection afin d’informer chaque patient sur le vaccin ou d’identifier des contrindications comme d’éventuelles allergies. Cette réglementation vise à recueillir clairement le consentement des personnes vaccinées. Pour autant, il s'agit d'une étape qui prend du temps, notamment pour les personnes âgées en Ehpad. "On a rencontré toutes les personnes pour discuter avec elles de la vaccination. On a également pris contact avec toutes les familles, les personnes de confiance et les tuteurs", explique le Pr François Pulsieux, gériatre au CHU de Lille. 

Le calendrier gradué et progressif dépend aussi de la livraison des doses de vaccins qui se fera au compte-gouttes. Selon Nathalie Coutinet, économiste de la santé, "il faut que Pfizer et BioNtech produisent très rapidement une quantité très importante de doses". "Il va y avoir des difficultés d’approvisionnement. On peut s’attendre à ce que les plans de vaccination des différents pays prennent du retard", souligne-t-elle.

Dernier obstacle de taille, le scepticisme de la population tricolore vis-à-vis de ce nouveau vaccin. Un sondage BVA réalisé du 11 au 14 décembre et publié par le Journal du dimanche affirme qu'une majorité de Français (56 %) ne souhaiterait pas se faire vacciner contre le Covid-19. 

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Pour rappel, d’ici la mi-janvier, la France devrait avoir reçu plus d’1,8 million de doses du vaccin, de quoi administrer une première injection au million de Français visé par la phase initiale. À titre de comparaison, au Royaume-Uni, plus de 300 000 patients ont reçu une première injection en moins de trois semaines. Il aura fallu 15 jours aux USA pour vacciner 2 millions d'habitants.


Maxence GEVIN

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