FLOP - Depuis samedi, les professions les plus exposées comme les policiers ou les enseignants de plus de 55 ans ont des créneaux dédiés pour la vaccination contre le Covid. Un élargissement de la population éligible qui n'a pas rencontré beaucoup de succès ce week-end.
"Plus de gens pour vous accueillir que de patients" : au deuxième jour de l'ouverture de créneaux dédiés à la vaccination pour les enseignants et les forces de l'ordre de plus de 55 ans, l'affluence était faible ce dimanche dans une caserne parisienne. "Il y a très peu de monde, je suis même étonnée qu'il y en ait aussi peu", commente Nathalie Lachasse, enseignante de lettres dans un lycée parisien, après avoir reçu sa première dose d'AstraZeneca dans la caserne de pompiers Masséna, au sud de Paris.
Méfiance face à l'AstraZeneca
Alors que des "créneaux dédiés" aux professionnels particulièrement exposés au Covid-19 de plus de 55 ans (enseignants, agents spécialisés des écoles, professionnels de la petite enfance, policiers et gendarmes) sont ouverts depuis samedi dans les centres de vaccination, le constat est identique dans le reste de la France. Comme à Nice par exemple où un centre devait rester ouvert tout le week-end avec 4000 doses disponibles, mais finalement seule une cinquantaine de personnes s'est présentée. Faute de candidats, il a dû fermer ses portes dès 13h samedi.
À Beauvais règne le même calme. En une journée, seules 25 vaccinations ont eu lieu. Et depuis ce dimanche matin à Toulouse ce n'est pas non plus la bousculade : les professions prioritaires n'ont pas vraiment répondu à l'appel. La raison est peut-être à chercher du côté de la méfiance qu'inspire désormais l'AstraZeneca, car contrairement à la promesse du Premier ministre, seul ce vaccin leur était proposé. Résultat, parmi les 500 doses qui étaient prêtes à être injectées, beaucoup sont restées au réfrigérateur.
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Toutefois, pour tous ceux qui sont quand même venus se faire vacciner, le calcul était vite fait. "Je pense qu'on a plus de chances de mourir sur la route donc on y va et ce sera mieux pour tout le monde", dit ainsi une jeune femme. Si l'épidémiologiste Martin Blachier comprend les questions suscitées par ce vaccin, il insiste sur son efficacité globale. "On voit aujourd'hui que l'Angleterre est en train de se déconfiner et en grande partie grâce au vaccin AstraZeneca. On voit qu'ils n'ont eu que quelques cas de thromboses, donc c'est pour dire qu'il n'y a pas de risque général sur l'AstraZeneca", souligne-t-il.
Ce dimanche soir, le ministère de la Santé indique dans un communiqué que plus de 400.000 professionnels de plus de 55 ans ont pu bénéficier de la vaccination dès ce week-end.