Covid : les nouveaux variants BA.4 et BA.5 sont plus contagieux et durent plus longtemps

Maëlane Loaëc (avec AFP) | Reportage TF1 Marine Brossard et Vincent Pierron
Publié le 24 juin 2022 à 13h13, mis à jour le 24 juin 2022 à 19h34

Source : JT 13h Semaine

L'épidémie de Covid repart à la hausse, avec environ 55.000 cas enregistrés par jour.
Les nouveaux sous-variants BA.4 et BA.5, responsables en grande partie de cette septième vague, sont plus contagieux et plus résistants face au vaccin.
Mais leurs symptômes sont moins sévères que ceux des souches précédentes.

Le petit Raphaël, trois ans, s'est réveillé avec de la toux et un gros rhume. "Le papa est covidé, on a tous l'air d'avoir des symptômes", explique sa mère dans le reportage du 13H de TF1 en tête d'article. La famille consulte le docteur Armand Semerciyan, médecin généraliste à Clamart, dans les Hauts-de-Seine. Dans son cabinet, le nombre de patients malades du Covid a triplé cette semaine par rapport à celle passée. 

Facteur aggravant de ce regain épidémique en ce début d'été, ces patients consultent souvent après plusieurs jours de symptômes. "On constate beaucoup de formes légères qui se manifestent par des petits rhumes et des petits maux de gorge. Cela n'inquiète pas obligatoirement les gens, ce qui fait qu'ils consultent tardivement alors qu'ils ont le Covid et qu'ils sont contagieux", déplore le médecin. Les contaminations augmentent depuis trois semaines et atteignent désormais environ 55.000 chaque jour en métropole. 

Ce sont les nouveaux variants du Covid, des sous-variants de la famille Omicron, BA.4 et surtout BA.5, qui portent cette septième vague qui monte. Ils sont plus contagieux et durent plus longtemps que la souche d'origine. Dans l'une des pharmacies de la ville, une patiente est venue se faire tester et repart avec un test positif, alors qu'elle a été contaminée il y a cinq jours déjà. "Je pensais que la fatigue serait finie au bout de trois jours, mais non", regrette-t-elle. 

Des variants plus résistants face aux défenses immunitaires

Deux tiers des cas en France sont liés à ces nouveaux variants, surtout BA.5 (41%). Ces sous-lignages ont été repérés pour la première fois sur le sol sud-africain mi-décembre 2021 et début janvier 2022. "Il y a une circulation du virus plus intense dans les pays européens, donc aussi en France", sous l'effet d'"un variant, BA.5, très transmissible", a déclaré jeudi Brigitte Bourguignon devant la presse, toujours ministre de la Santé dans l'attente du remaniement post-législatives. 

"On a une septième vague avec un variant encore plus transmissible qu'avec les premiers Omicron", a confirmé vendredi Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon (AP-HP), masqué sur le plateau de RMC/BFMTV. Il pointait notamment une attaque de ces sortes d'"agents furtifs, qui passent en dessous des défenses immunitaires" acquises par infection et/ou vaccination. 

Mais aussi une défense affaiblie car beaucoup de Français sont "à distance de la troisième dose" et car les mesures barrière sont "proches de zéro" à l'approche de la saison estivale, propice aux activités extérieures mais aussi aux rassemblements festifs. En conséquence, "la circulation du SARS-CoV-2 poursuit sa progression sur l’ensemble du territoire métropolitain", a constaté Santé Publique France dans son bilan hebdomadaire.

Des symptômes "moins graves"

Mais ces symptômes sont "moins graves que ceux de variants historiques", a signalé la ministre. "On peut donc avoir affaire à un variant plus transmissible qu’Omicron et échappant à l’immunité acquise et vaccinale, mais pas nécessairement à une souche associée à une plus grande sévérité", abondait en mai dernier l'épidémiologiste Antoine Flahault dans les colonnes de La Dépêche du Midi.

"L’efficacité vaccinale est susceptible de diminuer", avait-il mis en garde. Ainsi, si votre dernière injection date d'il y a plus de six mois et que vous avez plus de 60 ans, vous êtes éligible à une dose de rappel. De plus, vous ne devriez pas avoir des difficultés à trouver un rendez-vous. "Il n'y a aucun problème de stock quant au vaccin", assure Sabine Doudard, co-gérante de l'officine yvelinoise. La ministre Brigitte Bourguignon, 63 ans, a symboliquement reçu son deuxième rappel jeudi et elle a appelé à "intensifier la vaccination" des plus de 60 ans et des immunodéprimés concernés, "l'arme la plus utile".

Si le nombre de contaminations augmente, les hôpitaux ne sont pas pour autant saturés pour l'instant. Le nombre de personnes en réanimation n'a jamais été aussi faible depuis près de deux ans, après la première vague. Mais le nombre d'admissions en soins critiques, notamment chez les 80 ans et plus, est à nouveau à la hausse, selon Santé Publique France.


Maëlane Loaëc (avec AFP) | Reportage TF1 Marine Brossard et Vincent Pierron

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