Covid-19 : la Martinique contrainte à une médecine de « catastrophe »

Publié le 11 août 2021 à 20h04, mis à jour le 11 août 2021 à 21h30

Source : JT 20h Semaine

Les hôpitaux martiniquais ont reçu des renforts venus de métropole pour faire face à l'afflux de patients. Mais les moyens manquent. Pour gérer la pénurie, l'île est contrainte à une médecine de "catastrophe".

L'urgence est absolue. Les contaminations sont au plus haut et pourtant au CHU de Fort-de-France en Martinique, plus aucune place pour les malades en réanimation. Le Dr Calliope Butrulle, volontaire venu depuis le CHU d'Angers dans lequel elle avait pourtant combattu l'épidémie pendant des mois, n'avait jamais connu ça. “C'est un flux continu qu'on ne voit pas parce qu'ici, on est dans un service où finalement, on est limité par les places physiques. En revanche dans les étages, il y a des patients qui relèveraient de notre service. Mais on n’a physiquement pas la place de les accueillir”.

Ces patients en attente de soins adaptés seraient une centaine, selon le chef du service de réanimation de l'hôpital. Depuis une semaine, il compte en moyenne dix morts du Covid par jour dans ses services. Le Dr Cyril Chabartier évoque une médecine de catastrophe. “Le principe de la médecine de catastrophe, c'est-à-dire qu'on va prioriser l'accès pour les gens qui ont la meilleure chance de survie, qui ont le plus d’espérance de vie à gagner. Donc, c'est un peu le contraire de ce qu'on fait habituellement”. Des décisions difficiles devenues essentielles en raison du nombre de malades qui entrent aux urgences chaque jour.

Même si le service de réanimation de l'hôpital de Fort-de-France est déjà saturé, les malades du Covid continuent d'arriver d’heure en heure aux urgences. Ils ont besoin de respirateurs, de lits. Le problème, c'est qu'il n'y en aura bientôt plus du tout. Quand la place manque, il faut la créer. À la clinique Saint-Paul, 20 soignants volontaires ont quitté la métropole pour au moins deux semaines afin de monter un service de soins intensifs Covid et soulager le CHU de Fort-de-France. Dès leur arrivée, ces soignants du Grand Est venus avec leur expérience des périodes les plus difficiles laissent entendre leur motivation. “On est là pour vous aider. S’il y a besoin faire des heures, on fera les heures, il n'y a aucune hésitation”.

Les évacuations vers la métropole se poursuivent pour libérer des places. Ce week-end, six malades supplémentaires de Martinique devraient rejoindre les hôpitaux parisiens.


La rédaction de TF1info

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