Pass sanitaire : comment font les autres pays ?

Publié le 21 juillet 2021 à 15h01

Source : TF1 Info

TOUR D'HORIZON - Après une mise en place le 9 juin dernier pour la tenue de grands événements, le pass sanitaire a été élargi ce mercredi aux lieux de loisir et de culture. LCI a regardé qui de nos voisins avait déjà appliqué une telle mesure et quels avaient été les effets.

Avec 18.000 contaminations en 24 heures en France, soit une augmentation de la circulation du virus de l'ordre de 150%, l'épidémie n'a jamais été aussi galopante. Au point que le gouvernement n'hésite plus à parler de "quatrième vague" à l'heure où le pass sanitaire, censé limiter les contaminations et inciter à la vaccination, a été élargi ce mercredi aux lieux de loisir et de culture. Pour aller au cinéma, au musée ou dans des établissements sportifs, les Français doivent désormais présenter une preuve de vaccination ou un test Covid-19 négatif. Alors que de nouvelles manifestations sont prévues ce mardi contre le pass sanitaire, nous avons voulu voir ce qui se faisait dans d'autres pays.

Le Danemark et l'Autriche, un pass sanitaire largement utilisé

En Europe, le Danemark a été le premier pays a instaurer un pass sanitaire. Depuis trois mois, les Danois doivent présenter un "Coronapas" pour aller au musée, au bar, au restaurant, au cinéma, à la bibliothèque, à la salle de sport et même chez le coiffeur. En format papier, ce document permet de justifier d'un vaccin complet, d'un test négatif de moins de 72 heures, ou d'une infection au Covid-19 dans les 12 semaines précédentes. Il est exigé à partir de 15 ans.

L'Autriche est à peu de choses près sur le même modèle. Le gouvernement demande la présentation d'un test PCR négatif ou un certificat de vaccination pour toutes les activités en contact avec un public. Il est donc obligatoire pour l'accès aux restaurant, aux hôtels, aux théâtres, aux concert, dans les stades ou les salles de sport.

En Allemagne et au Portugal, un pass sanitaire selon les régions

En Allemagne, seuls certains Länder demandent un pass dès lors que les cas de contaminations remontent. Aucun justificatif sanitaire n'est exigé dans les établissements recevant du public. Comme l'Allemagne, le Portugal gère les restrictions à l'échelle des comtés. Ainsi, le certificat numérique européen demandé à l'entrée des restaurants et des hébergements est exigé dans les zones les plus touchées, comme la région de Lisbonne. Un test PCR réalisé moins de 72h auparavant ou un test antigénique réalisé moins de 48h à l'avance dans un laboratoire peuvent suffire.

La Lituanie a également mis en place un pass sanitaire, mais il est facultatif. De plus, s'il peut servir à organiser des événements sans limitation du nombre de participants à l'extérieur ou sans jauge limite de 75% à l'intérieur, il n'est en revanche pas demandé pour accéder aux salles de restaurants ou dans les lieux de culture.

Ces dispositifs ont-ils porté leurs fruits ?

Au Danemark, difficile de répondre à la question. Environ un mois après la mise en place du "Coronapas", les contaminations ont fortement baissé, passant de 1000 cas par jour en moyenne à moins de 200. Pour autant, cette diminution des cas ne peut pas être entièrement attribuée au pass, d'autres restrictions ayant été mises en place en parallèle, comme la fermeture des boîtes de nuit. Et bien que le pass sanitaire soit toujours en vigueur, le nombre de cas a entamé une remontée fulgurante ces derniers jours. Les nouvelles contaminations culminaient le 19 juillet à 993, soit une hausse de 53% en une semaine. De plus, le dispositif ne semble pas avoir particulièrement poussé les Danois à se faire vacciner puisque la campagne vaccinale piétine, 67% d'entre eux ayant déjà reçu une première dose.

À Moscou, le pass sanitaire a cette fois été un échec complet. Mis en place il y a 3 semaines, il a déjà été abandonné par les autorités. Alors que ces dernières comptaient sur lui pour pousser les Moscovites à se faire vacciner, l'effet escompté n'a pas eu lieu. L'épidémie a encore été aggravée par le variant Delta, qui représente 70% des nouveaux cas dans le pays actuellement, et seuls 30% des habitants de la capitale russe ont reçu une dose. La défiance concernant les vaccins russes ne faiblit pas. Autre effet indésirable : la désertion des bars et des restaurants de la ville, mettant en difficulté financière de nombreux établissements.

Certains pays vont-ils plus loin ?

En février dernier, Israël a mis en place un pass vaccinal. Les israéliens devaient justifier de leurs deux injections pour accéder à la quasi-totalité des lieux publics. La couverture vaccinale étant désormais suffisante dans le pays, ce pass n'est plus en vigueur.

En Irlande, il est nécessaire d'être vacciné ou de justifier d'une immunité pour aller au pub au au restaurant. La Grèce est encore plus sévère. Elle exige une schéma vaccinal complet pour accéder aux restaurants et aux lieux de divertissements. De son côté, le Royaume-Uni songe à instaurer en septembre un pass sanitaire prouvant une vaccination complète contre le coronavirus à l'entrée des établissements accueillant un public nombreux, comme les discothèques, a annoncé lundi le Premier ministre Boris Johnson lundi. Un test négatif ne sera alors plus suffisant, a-t-il précisé.


La rédaction de TF1info

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