ANIMAUX - Le vison est la seule espèce à ce jour à l'origine d'une contamination inter-espèces au Covid-19, vers l’être humain et le chat. D’autres animaux, dont le furet et le hamster, figurent parmi les espèces potentiellement problématiques. Mais pour l'heure sans cas enregistré.
Ni chat, ni chien, ni furet ni cochon, ni tigre, ni même vison : les animaux ne participent pas à la propagation du nouveau coronavirus dans la population française, même si certains animaux peuvent être contaminés, selon l'Anses. Une équipe de ses chercheurs a passé en revue les données et études scientifiques disponibles dans le monde sur de nombreuses espèces d'animaux de compagnie, d'élevage ou sauvages. "A la lumière des éléments scientifiques actuellement disponibles [...], les animaux domestiques et sauvages ne jouent pas, à ce jour, un rôle épidémiologique dans le maintien et la propagation du SARS-CoV-2 au niveau national, voire mondial", concluent les scientifiques engagés par l'agence.
Depuis l'apparition de l'épidémie de coronavirus, et bien que la transmission du virus de l'animal vers l'Homme en est à l'origine, les cas de transmissions inter-espèces sont très rares. Néanmoins, la preuve est désormais faite que certaines espèces peuvent être contaminées et développer des symptômes, et cela "pose la question d'un risque éventuel de constitution d'un réservoir animal autre que l'humain", souligne l'Anses, qui recommande donc d'être "particulièrement vigilant" dans des situations de contacts avec ces espèces.
Sur les plusieurs centaines de millions de personnes contaminées qui ont un chien ou un chat, on n’a pas constaté de contamination de l’homme par le chien ou le chat
Gilles Salvat, directeur général délégué à la recherche de l'Anses
Seul animal à ce jour à l'origine de contamination inter-espèce, le vison peut en effet présenter les symptômes du Covid-19 mais également retransmettre le virus à l'être humain. Des cas ont été identifiés aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, en Espagne et notamment au Danemark. Le gouvernement danois avait annoncé début novembre l'abattage de plus de 15 millions d'individus en raison de la découverte d'une version mutée du Covid-19 transmise par ces animaux à douze personnes. Selon le scénario établi par les autorités sanitaires, le vison a dans un premier temps été infecté au Covid-19 par le personnel de l'exploitation. Il a ensuite été retransmis du vison à d'autres personnes qui travaillaient également dans l'élevage.
Quelques chiens (bien moins que des chats) ont également été contaminés à travers le monde, probablement en raison de leur contact rapproché avec leurs propriétaires, mais très peu d'entre eux ont développé des symptômes. Et pour l'heure, aucune étude n'a permis de démontrer un potentiel risque de contamination, aussi bien chez les canidés que les félidés. "Sur les plusieurs centaines de millions de personnes contaminées qui ont un chien ou un chat, on n’a pas constaté de contamination de l’homme par le chien ou le chat. Par le chien, c’est peu probable car s’il peut être malade, il excrète peu de virus voire pas du tout. Le chat peut être malade mais pour le moment, on n’a pas constaté que le chat était assez excréteur pour contaminer un humain", explique Gilles Salvat, directeur général délégué à la recherche de l'Anses.
Le lapin, le lion et le macaque concernés à la marge
Des contaminations de tigres, de lions et d'un puma en captivité ont aussi été observées ces derniers mois. Le macaque rhésus est également réceptif et susceptible de tomber malade. Le lapin figure aussi parmi les espèces pouvant être infectés naturellement par le Covid-19. En revanche, des expériences en laboratoire ont montré que les poulets, dindes et canards ne sont pas réceptifs au nouveau coronavirus, précise l'Anses. Quant aux porcs et aux bovins, des études complémentaires sont nécessaires pour savoir s'ils peuvent être touchés, même si aucune contamination naturelle n'a été rapportée. Des études se sont également penchées sur des espèces plus exotique et moins connue comme le toupaye (petit mammifère arboricole d'Asie du Sud-est), le chien viverrin (mammifère carnivore qui ressemble à un raton laveur) et la chauve-souris roussette : toutes les trois peuvent être infectées, mais il n'y a pas d'élément disponible sur une éventuelle contamination inter-espèce, note l'Anses.
Concernant les animaux de compagnie potentiellement les plus problématiques, l'Anses cite les furets et les hamsters. "Pour le moment, on n’a pas eu de transmission à l’homme qui soit lié à une contamination par un furet de compagnie", souligne Gilles Salvat. "Cela s’explique sans doute par le fait qu’un animal seul n’excrète pas assez de virus, contrairement à un élevage de visons, poursuit-il. Au Danemark, ils sont plus de 20 à 30.000 animaux par élevage et s’ils se contaminent entre eux ça crée un aérosol infectieux qui peut contaminer l’homme. Le risque est bien moindre avec un seul animal chez soi."
De manière générale, l'agence sanitaire recommande aux propriétaires de ces animaux de compagnie d'être vigilants, des expériences en laboratoire ayant démontré qu'ils peuvent tomber malades, même si aucune contamination naturelle n'a été enregistrée pour l'heure. L'agence sanitaire conseille en outre aux malades du Covid-19 de "respecter les gestes barrières" avec leurs animaux de compagnie "afin de limiter les risques d'infection de l'homme à l'animal, sans pour autant compromettre leur bien-être", ou de porter un masque si le contact ne peut être éviter.
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