PANDÉMIE - Alors qu'Olivier Véran prendra la parole à la mi-journée, ce jeudi, le pays est en proie à une forte reprise épidémique. À court terme comme sur plusieurs mois, les chiffres sont à la hausse. Le 20H de TF1 fait le point.
La 5ème vague qui atteint l'Europe n'épargne pas la France. Mercredi 24 novembre, 32.591 nouveaux cas avaient été enregistrés en 24 heures, le chiffre le plus élevé depuis le 24 avril dernier. Le taux d'incidence est aussi en hausse, et atteint 191 pour 100.000 habitants en moyenne. C'est dans ce contexte que le ministre de la Santé, Olivier Véran, doit prendre la parole à la mi-journée, ce jeudi 24 novembre.
Pour comprendre la dynamique de cette 5ème vague, la courbe visible dans la vidéo en tête de cet article présente comment circule le virus depuis un mois. On y voit que le pays est rapidement rattrapé par l'épidémie sur tout son territoire. Dans certains départements comme les Bouches-du-Rhône, le taux d'incidence est aujourd'hui cinq fois supérieur au seuil d'alerte.
À l'échelle nationale, et en seulement cinq mois, les chiffres se sont envolés : alors qu'on enregistrait environ 1800 cas quotidiens sur 7 jours fin juin, le chiffre est désormais passé à près de 22.000.
À plus court terme aussi, la progression est spectaculaire : ce mercredi 24 novembre, on enregistrait 32.591 nouveaux cas contre 20.294 sept jours plus tôt, soit une hausse de 37%. La pression sur l'hôpital, si elle augmente moins vite, n'est pas en reste : alors qu'on comptait 8765 patients hospitalisés mercredi, il n'étaient que 7663 une semaine plus tôt, ce qui représente une progression de 12% en une semaine seulement. Idem pour ce qui est des patients en soins critiques (1483 contre 1300, soit +12%).
"Une allure exponentielle"
"C'est une trajectoire qui, en effet, est en train de prendre une allure exponentielle. Elle est un peu attendue dans la mesure où on a eu un relâchement important des mesures barrières. On a eu également la réouverture des écoles à la rentrée des vacances de Toussaint, un week-end assez chargé et assez long, donc des conditions qui favorisent la reprise active de la circulation de virus", explique Pr Philippe Amouyel, épidémiologiste, professeur de santé publique au CHU de Lille (Nord). Sans compte que le variant Delta est trois fois plus contagieux que celui qui circulait l'hiver dernier.
Une large couverture vaccinale et l'arrivée des médicaments anti-Covid
Quelques aspects de l'épidémie permettent tout de même d'être plus optimiste au regard de la situation de l'année dernière : 75% des Français sont complètement vaccinés et mieux protégés contre les formes graves de la maladie et les médecins espèrent que les sérums empêcheront, comme l'été dernier lors de la quatrième vague, la saturation des hôpitaux. Et les traitements aussi se sont améliorés.
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Mais le Pr Djillali Annane, chef de service de l'unité de réanimation médicale adulte à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), explique néanmoins que les hospitaliers sont sur leurs gardes.
"Outre la Covid-19, on voit, cette année, toutes les autres maladies qui sont facilités par le manque de gestes barrières, comme la bronchiolite chez les enfants, les gastro-entérites, la grippe bientôt. Les autres infections respiratoires viennent donc d'ores et déjà peser sur l'hôpital", nous précise-t-il.
Dans ce contexte marqué par une pénurie de soignants, le corps médical en appelle à accélérer l'administration d'une dose de rappel et à aller chercher les six millions de Français non-vaccinés.