Covid-19 : Omicron pourrait entraîner "une logique de circulation saisonnière du virus", estime Bruno Lina

I.N.
Publié le 3 janvier 2022 à 22h42

Source : TF1 Info

CRISE SANITAIRE - Invité de LCI ce lundi, le Pr Bruno Lina, virologue et membre du Conseil scientifique, estime que la vague de Covid-19 provoquée par Omicron "présente tous les éléments" d'une dernière vague épidémique.

Après les craintes, l'espoir. Longtemps redouté pour sa contagiosité accrue, le variant Omicron, responsable d'une explosion des cas en France, pourrait aussi devenir synonyme de la fin de la pandémie. Invité de LCI ce lundi, le Pr Bruno Lina, virologue et membre du Conseil scientifique, a évoqué cette possibilité, tout en ouvrant la voie à une quatrième dose de vaccin, adaptée au variant, à la rentrée.

La cinquième vague, la dernière ?

Le ministre de la Santé, Olivier Véran lui-même espère que la vague inédite qui touche la France depuis plusieurs semaines sera la dernière de cette ampleur. Pour le Pr Bruno Lina, "nous pouvons avoir des espoirs". "Cette vague présente tous les éléments qui font penser que c'est la dernière", assure-t-il (voir vidéo en tête de cet article). "Jusqu'à présent, nous avons subi des vagues qui sont les conséquences de l'émergence pandémique du virus. J'espère que nous entrons dans une logique de circulation saisonnière du virus et qu'Omicron a permis cette bascule."

En effet, ce variant découvert en Afrique australe "présente des différences extrêmement importantes" par rapport à ses prédécesseurs, explique le Pr Lina. "Il perd en dangerosité, et a un mode de transmission différent, avec des micro-gouttelettes plus importantes", poursuit-il. "Il a tendance à donner plus facilement des infections des voies aériennes supérieures (ORL) et moins fréquemment des voies pulmonaires. Les virus qui suivront Omicron seront des descendants, et deviendront saisonniers", veut-il croire.

Le masque en extérieur, un outil "indispensable"

En attendant, la France reste submergée par des dizaines, voire des centaines, de milliers de cas par jour. Parmi les mesures prises par les autorités figure le port du masque en extérieur, désormais obligatoire dans de nombreux départements. "Le masque dehors est indispensable", défend le Pr Bruno Lina.

"Avec le nombre de cas, nous aurons probablement moins de monde en réanimation, mais plus de monde dans les soins", prévient-il. "Il faut à tout prix éviter d'être à des niveaux de transmission élevés. Parmi les armes qui marchent, le masque chirurgical est très efficace." Le port du masque a même été imposé pour les enfants, dès six ans, dans certains lieux.

Les enfants plus à risque face à Omicron ?

Car s'ils sont moins à risque de développer des formes graves que leurs aînés, les plus jeunes ne sont toutefois pas épargnés. "Avec les enfants, nous sommes partis d'un risque très faible", rappelle le Pr Lina. "Il est possible que les deux dernières évolutions du virus, Delta et Omicron, aient plus de facilités à infecter les enfants."

Certains, très rarement, développent des syndromes inflammatoires, appelés PIMS. "En Auvergne-Rhône-Alpes, les taux d'incidence chez les enfants sont extrêmement élevés, et nous voyons des PIMS dans les services de réanimation", met en garde le virologue. Toutefois, "dans l'immense majorité des cas, ces PIMS guérissent", rassure-t-il. "Mais il convient d'être vigilants. Il ne faut pas négliger le risque. La vaccination des enfants est un choix difficile pour certains parents, mais c'est très bien de la proposer."

Bientôt une quatrième dose de vaccin ?

Les adultes aussi sont, plus que jamais, concernés par la vaccination. Si près de 25 millions de Français ont reçu leur dose de rappel, la question d'une nouvelle injection commence déjà à se poser, notamment en Israël qui a commencé à administrer la quatrième dose. En France, ce n'est pas encore au programme. "Le rappel permet d'induire une bonne protection pendant au moins trois mois. Après, je ne le sais pas", indique le Pr Bruno Lina. "Contre les coronavirus, il y a parfois intérêt à modifier le contenu du vaccin, de changer la souche", estime-t-il.

Dès lors, "si nous devons faire des doses additionnelles après le schéma à trois doses, est-ce que la quatrième avec le même vaccin est la bonne solution ? Je ne suis pas très en faveur, mais c'est un avis personnel", déclare le virologue. "Sur la base d'Omicron, cela pourrait être intéressant, si nécessaire, d'avoir un rappel qui permettrait de nous protéger contre ce virus l'hiver prochain", évoquant une nouvelle injection pas avant la rentrée de septembre, adaptée à ce variant.


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