Covid-19 : y aura-t-il des tests pour tout le monde avant Noël ?

Publié le 7 décembre 2020 à 17h43, mis à jour le 8 décembre 2020 à 0h05

Source : JT 20h Semaine

DÉPISTAGE - Ces derniers jours, le gouvernement a décidé de lancer des campagnes de tests massifs au Havre, à Saint-Etienne et à Lille. Une accélération dans la stratégie de dépistage qui interroge sur la capacité à tester en grand nombre, alors que les demandes de tests s'effondrent ces dernières semaines.

Avant les fêtes de fin d’année, l’exécutif entend accélérer dans sa stratégie de tests, avant d’envisager une vaccination progressive de la population début 2021. Pourtant, à l'approche des fêtes de fin d'année, les centres de dépistage et les laboratoires ne font pas le plein.

"Il y a un effondrement des demandes de plus de 50%, il n’y a pas de demandes de tests en ce moment, notamment car il y a très peu de cas contacts, un taux de positifs diminué, et des tests antigéniques pratiqués en pharmacie. Cet effondrement est également dû au confinement, nous avions eu la même chose lors du premier", explique en effet François Blanchecotte, président du syndicat national des biologistes (SDB), interrogé par LCI.

Si quatre ou cinq millions de personnes se présentent les 22, 23 ou 24 décembre, nous ne pourrons pas les tester
François Blanchecotte, président du syndicat national des biologistes (SDB)

Si pour le moment les quantités de tests et les effectifs sont suffisants étant donné la faible demande, le biologiste affirme que les laboratoires ne pourront assurer tous les tests si les Français se ruent dans les laboratoires : "Je ne crois pas que nous soyons en mesure de répondre à une forte demande de tests. Le maximum que nous avons fait, c’est 2,2 millions par semaine, soit 400.000 par jour. Si quatre ou cinq millions de personnes se présentent les 22, 23 ou 24 décembre aux portes des laboratoires, nous ne pourrons pas les tester, c’est impossible."

Ainsi, pour les fêtes de fin d’année, François Blanchecotte conseille de se faire tester, seulement en cas de très bonne raison, si vous avez été exposés à un cas ou "si vous avez des symptômes". "Il faut essayer de raisonner les Français afin qu'on ne se retrouve pas avec une vague de gens qui viennent se faire tester, juste pour voir. En face des capacités qu’on a, il faudra prendre les bonnes personnes, et pas juste les gens qui viennent pour se rassurer", prévient-il, tout en avertissant sur la fiabilité des tests antigéniques, laissant à désirer : "Il n’est pas assez fiable, il ne détecte qu’une personne sur deux lorsqu’elle est asymptomatique."

Des tests au compte-gouttes au Havre

Au Havre, en Seine-Maritime, où une campagne massive de tests a été lancée comme à Saint-Etienne et dans la métropole lilloise, les dépistages se font au compte-gouttes ce lundi matin. Près de cent tests sont réalisés dans la journée, soit cinq fois moins qu’il y a deux semaines. Et si les tous les indicateurs sont en baisse en matière de contaminations, cette infirmière libérale au Havre, ne veut pas encore entendre parler de déconfinement, car la situation peut encore évoluer : "Il y a tellement de choses qui peuvent changer, les fêtes vont arriver donc c’est difficile de se projeter."

Médecin et biologiste au laboratoire "Cerballiance" du Havre, le Dr. Éric Meunier estime que la barre des 5000 cas quotidiens sera difficile à atteindre d’ici au 15 décembre prochain, mais se veut tout de même optimiste : "Sur Le Havre, la situation ne se dégrade pas. Pour la barre des 5000, il faut y croire, je suis optimiste bien que cela me semble aujourd’hui très difficile à atteindre." Dans ce centre de dépistage, les professionnels s’attendent à une augmentation du nombre de tests d’ici une dizaine de jours.


La rédaction de TF1info

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