ALLÔ MAMAN BOBO - Confrontée à une situation extrême lors de sa participation à un épisode de "Ford Boyard", diffusé ce samedi, l'ancienne ministre a hurlé "Maman !". Selon le psychologue Sébastien Garnero, ce réflexe n'a rien d'anodin.
On le dit peu, mais le fantasme d'enfant de participer à Fort Boyard réclame du courage, qu'il s'agisse d'affronter des peurs primales (le noir, les araignées...), de suivre Passe-Partout dans les nombreux corridors ou de répondre aux énigmes absconses du Père Fouras. Cécile Duflot en a fait les frais. Dans l'épisode diffusé ce samedi soir, on voit l'ancienne ministre, participant à une épreuve émotionnellement intense, hurler, avant d'être projetée dans les airs : "MAMAN ! MAMAN !".
Certes, la séquence est drolatique pour celle ou celui qui la regarde. Mais elle pose une question aussi sérieuse qu'universelle : pourquoi, lorsque l'on a peur "dans la vie de tous les jours", nous cédons quasi tous au réflexe d’appeler "maman", même lorsqu'on est adulte, majeur et vacciné ? Le psychologue Sébastien Garnero, contacté par LCI, voit dans cette brusque référence maternelle "une façon de retrouver une sécurité affective quand on flippe" : "Dans le cas d'une épreuve difficile comme celle de Fort Boyard, ce comportement traduit des peurs spécifiques qu’il faut surmonter, mais cette envie d'appeler 'maman' peut aussi survenir lors d'événements importants de la vie (amour, échec professionnel, réussite, angoisse, stress, deuil, maladie...) et de carrefours existentiels". Soit des moments précis de la vie qui fragilisent n'importe quel blasé stoïque.
Résurgence d'une question de survie
Selon le psychologue, "la résurgence soudain de ce mot dans des situations inconfortables est évidemment liée à notre enfance. Au fait que nous naissons tous 'petits humains' et qu'enfants, nous sommes dépendants de l'autre pour survivre, en l’occurrence de sa mère. Un phénomène que l'on peut assimiler à ce que l'on appelle, ouvrez les guillemets, la "néotenie" - soit, en psychologie, le fait qu'un être humain présente une grande partie de sa vie des caractères juvéniles tant physiquement qu’affectivement. En d'autres termes, on a beau acquérir notre indépendance d'adulte, on grandit avec des restes d'enfance en nous.
La mère et le père resteront les deux principales figures d’attachement tout au long de la vie humaine et s'exprimeront lors de moments ponctuels de vacillement de son existence.
Sébastien Garnero, psychologue
Quant à la question sous-jacente "pourquoi plus 'maman' que 'papa' ?", ne cherchez pas, il s'agit là aussi d'une réponse archaïque. Selon Sébastien Garnero, "la mère, dans sa fonction de matrice durant la grossesse, va répondre à ce besoin d’attachement dès la naissance, et ainsi pourvoir à l’essentiel des besoins fondamentaux pour le nourrisson. Soit, pour citer le pédiatre DW. Winnicott, une 'préoccupation maternelle primaire', c’est-à-dire l’abri, la sécurité, la protection, la chaleur, l’affection, la fusion, la compréhension. Le père se révèle l’autre figure d’attachement essentielle, mais il recèle plutôt une fonction socialisante, un filtre protecteur également face à l’environnement extérieur. La mère et le père resteront les deux principales figures d’attachement tout au long de la vie humaine et s'exprimeront lors de moments ponctuels de vacillement de l'existence."
Et si le fait de hurler "MAMAN !" nous fait autant rire, c'est parce qu'on a tous en nous quelque chose de Cécile Duflot en larmes dans sa cabine éjectable...
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