35 minutes de vol contre 2h45 de route : premier transfert de médecins par avion entre Dijon et Nevers

par La rédaction de TF1info | Reportage vidéo : Alison Tassin, Erinna Fourny, Irvin Blonz
Publié le 27 janvier 2023 à 8h52

Source : JT 20h Semaine

Le maire de Nevers a pris une décision radicale pour faire venir des spécialistes de santé.
Il a choisi de mettre en place un pont aérien qui, une fois par semaine, fait venir des médecins depuis Dijon.
Concrètement, cela permet de diminuer le recours aux intérimaires. Mais la décision est vivement critiquée sur l'aspect écologique.

À bord d'un avion monomoteur, un pneumologue, deux chirurgiens, un cardiologue... En tout, huit médecins se sont déplacés. Et pour parcourir les 180 km qui séparent Dijon de Nevers, il faut seulement 35 minutes de vol, contre au minimum 2h45 en voiture. L'avion rend donc possible l'aller-retour en une journée.

"Il n'y a qu'un seul médecin sur place"

Le Dr Inna Dygai-Cochet renforce aujourd'hui le service de médecine nucléaire de l'hôpital de Nevers. On y diagnostique et soigne notamment le cancer. "Il n'y a qu'un seul médecin sur place. Donc, ce n'est vraiment pas assez. Il faudrait avoir trois médecins idéalement", déclare-t-elle.

Nevers est ce qu'on peut appeler un désert médical. En France, on compte un généraliste pour 854 habitants. Dans la Nièvre, c'est un pour 2 000 habitants. "On n'a plus de dermatologue. Pour le gynécologue, moi, je vais à Clermont", affirme une riveraine. "La semaine dernière, je suis allée à Lyon juste pour un rendez-vous avec un chirurgien, que j'ai eu en moins d'une semaine, parce qu'ici, ce n'était pas possible", ajoute une autre.

L'hôpital a régulièrement recours à des médecins intérimaires, facturant jusqu'à 3 000 euros la journée, contre 670 euros la place aller-retour en avion. Mais utiliser un moyen de transport plus polluant que la voiture ou le train pour soigner, n'est-ce pas disproportionné ? "Prenons le CO2 de l'avion, par contre, enlevons le CO2 de tous les Nivernais qui vont, faute de spécialistes, à Dijon chaque semaine, par dizaine ou peut-être par centaine. Pour moi, l'écologie, c'est surtout du bon sens. Le respect de l'environnement, on essaie de le faire. Mais la priorité, c'est la santé des Nivernais", selon Denis Thuriot, maire (LREM) de Nevers.


La rédaction de TF1info | Reportage vidéo : Alison Tassin, Erinna Fourny, Irvin Blonz

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