Endométriose : un test salivaire mis au point par des chercheurs français, une première mondiale

Léa Tintillier | Reportage Caroline Bayle, Iker Zabala
Publié le 11 février 2022 à 15h32, mis à jour le 11 février 2022 à 15h38
Endométriose : un test salivaire mis au point par des chercheurs français, une première mondiale

Source : Capture TF1

Un test salivaire vient d'être mis au point par des chercheurs et des médecins français pour diagnostiquer l’endométriose.
Une avancée médicale sans précédent pour la maladie, qui devrait permettre de soulager les patientes au plus vite.

"Si j’avais eu ça dès le départ, je pense que ça aurait changé ma vie". Anne Ménard est atteinte d’endométriose. Depuis ses premières règles, elle a vécu plus de dix ans dans la souffrance faute de diagnostic. Aujourd’hui, elle salue comme une avancée majeure l'annonce de la mise au point d'un simple test salivaire pour détecter au plus tôt cette maladie qui touche 2,5 millions de Françaises. "Le fait d’être diagnostiquée beaucoup plus jeune, ça aurait permis de maîtriser la maladie plus vite, souligne-t-elle auprès de TF1 dans le reportage en tête de cet article. Et puis un test aussi simple, comparé aux examens qu’on doit faire aujourd’hui pour diagnostiquer l’endométriose, c’est inespéré. C’est génial", se réjouit-elle. 

Ce test, validé par un essai clinique et présenté ce vendredi, constitue en effet une révolution pour cette maladie de la paroi utérine très fréquente et très complexe, parfois impossible à déceler avec des échographies et des IRM. 

Jusqu'ici, les gynécologues doivent aller jusqu’à la cœlioscopie, une caméra dans le ventre, pour repérer l’endométriose. "L’intérêt du test, c’est de passer cette étape", affirme le docteur Léa Delbos, gynécologue obstétricienne au CHU d’Angers (Maine-et-Loire). Avant l'avancée médicale du test salivaire, le diagnostic tombait après huit à dix ans d’errance médicale et de douleurs souvent insupportables. "C’est comme des contractions violentes qui peuvent parfois vous mettre à terre. C’est vraiment très douloureux", témoigne une patiente, Laëtitia, sur son lit d’hôpital. Et si la maladie, récemment reconnue comme affection longue durée à l'Assemblée nationale, n’est pas traitée, les symptômes peuvent s’aggraver au fil du temps.  

Un test fiable à plus de 97%

Élaboré par des ingénieurs en intelligence artificielle de la start-up Ziwig et des médecins français, le test détecte une centaine de marqueurs biologiques dans la salive et est fiable à plus de 97%. "On était dans une situation catastrophique avec un retard au diagnostic, des examens, différents spécialistes qui intervenaient… Et là, on va tout de suite avoir une réponse : oui ou non. On va pouvoir, chez les patientes qui sont positives, faire les examens adaptés et commencer des traitements beaucoup plus rapidement", explique à TF1 le professeur Philippe Descamps, chef de service gynécologie-obstétrique au CHU d’Angers. 

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Ce test sera déployé sur prescription médicale. L'enjeu pour les soignants est d'obtenir son remboursement, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé en janvier le lancement d'une stratégie nationale contre l'endométriose. "Sa mise à disposition des patientes fait actuellement l’objet d’une concertation avec les autorités de santé françaises, en vue de son

inscription dans le parcours de soin et de son éventuel remboursement par l’assurance maladie", indique le dossier de presse  de l'Endotest de Ziwig.

Au CHU d’Angers, il permet déjà de poursuivre la recherche sur cette maladie qui comporte bien des inconnues. À ce jour, il n’existe pas encore de traitement permettant d’obtenir une guérison complète et définitive. Au-delà du traitement antalgique adapté à chaque patiente, des pilules contraceptives sont utilisées pour bloquer l’apparition des règles. 


Léa Tintillier | Reportage Caroline Bayle, Iker Zabala

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