La France face à une 3e vague d'ampleur

Évacuation massive de patients d’Ile-de-France : on vous explique "l’opération chardons"

ALG
Publié le 14 mars 2021 à 23h00
JT Perso

Source : TF1 Info

TRANSFERTS - Un an après la mise sous cloche inédite du pays, le gouvernement tente d'éviter un 3e confinement, lançant une évacuation "massive" de patients pour soulager l'Ile-de-France, sous tension. Explications.

"Chaque lit compte". Face au risque de saturation en Ile-de-France, l'Exécutif veut accélérer les évacuations sanitaires. Après trois personnes samedi et trois dimanche, six personnes par jour seront évacuées par voie aérienne à partir de lundi, a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal ce dimanche depuis le tarmac de l'aéroport d'Orly d'où un avion sanitaire partait vers Bordeaux.

"D'ici à la fin de la semaine prochaine, probablement une centaine de patients auront été évacués de la région Île-de-France vers d'autres régions", a-t-il indiqué, évoquant une situation "tendue" et "préoccupante" dans la région capitale où les patients admis en réanimation (1.100) représentent désormais plus du quart du bilan national (4.100), un niveau inédit depuis le 25 novembre. "Nous mobilisons toutes nos forces dans cette bataille pour faire baisser la pression sur nos établissements hospitaliers en Île-de-France avec ces transferts", a ajouté M. Attal.

Lancement d'une mission "chardon"

Les opérations d'évacuations sanitaires "vont se poursuivre dans la semaine et monter en puissance, à raison de six évacuations en moyenne par jour (par voie aérienne) et puis en fin de semaine, une opération plus massive avec des TGV médicalisés qui vont permettent de transférer plusieurs dizaines de malades vers des régions qui sont aujourd'hui moins sous pression", a détaillé Gabriel Attal. Ces évacuations se dérouleront principalement vers la région Pays de Loire, la Nouvelle Aquitaine et la région Occitanie, a-t-il précisé.

Selon une source gouvernementale, jeudi et dimanche prochains va être organisée une opération de transfert ferroviaire dite "Chardon" qui consiste en l'évacuation en TGV de 50 patients au total (25 et 25). Au total donc "une centaine de patients" seront évacués la semaine prochaine, a précisé cette source. Cette nouvelle mission "chardons" s'ajoutera aux 175 transferts effectués en France depuis le 26 janvier, pour un total de 1.000 depuis le début de l'épidémie, a précisé le directeur général de la Santé Jérôme Salomon sur BFMTV.

"Ça ne suffira pas"

Saluant les évacuations, le chef des urgences de l'hôpital Avicenne de Bobigny Frédéric Adnet s'est inquiété de leur mise en œuvre vu les difficultés logistiques et le consentement nécessaire des familles. "Il n'est pas complètement évident qu'on arrive à cet objectif", a-t-il réagi sur BFMTV. Pour d'autres médecins, ces transferts ne sont pas suffisants pour réellement relâcher la pression. "Ça ne suffira pas. Il faut ralentir la circulation du virus", a ainsi plaidé sur RTL le Pr Rémi Salomon, président de la commission médicale de l'AP-HP (hôpitaux de Paris). "Aujourd'hui nous commençons à chercher les lits, jour après jour, c'est l'angoisse pour chercher de la place", a-t-il ajouté, évoquant un risque de "débordement".

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L'inquiétude touche aussi les régions d'accueil. "Les capacités du CHU de Bordeaux en termes de réanimation sont relativement limitées, car 90% des places sont occupées", a souligné dimanche le Dr Laurent Petit, chef de l'unité de réanimation chirurgicale de l'établissement où sont arrivés deux patients évacués dimanche de Seine-et-Marne.


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