En France, environ 10.000 personnes pratiquent le métier d'aidant pour les personnes âgées.Une bonne alternative aux Ehpad, accusés pour certains de graves dysfonctionnements.Le JT de TF1 est allé voir comment ça se passe chez Séverine Bellier, en Normandie.
Séverine Bellier a choisi sa voie. Dans sa maison de Normandie, elle prend soin de séniors qui ne souhaitent pas aller en maison de retraite, mais qui ont besoin d'un accompagnement au quotidien. Dès le matin, dans sa salle de bain, elle a instauré
avec chacun de ses résidents une routine.
Et c'est précisément ce qui lui manquait dans son métier précédent. Auxiliaire de vie, elle passait d'un domicile à l'autre. "Il faut déjà essayer d'apprivoiser la personne en disant : 'je suis la dame, je viens pour l'aide à la toilette'. Mais bien souvent, les gens me disaient : 'ça change tout le temps'", explique-t-elle.
Moins cher qu'en Ehpad
Depuis dix ans, Séverine accueille désormais chez elle trois personnes âgées dont elle prend soin nuit et jour. En ce moment, il y a Jeanine, 91 ans, et un couple, Michel et Jacqueline. L'un après l'autre, ils ont dû se résoudre à quitter leur maison. "Même pour venir ici, la veille, je ne voulais pas faire sa valise. J'avais peur quand même", avoue la vieille dame. Jacqueline a la vue qui baisse, mais elle a toute sa tête. Il est donc hors de question pour elle d'aller dans un établissement pour personnes dépendantes. "Comment elles sont traitées dans les Ehpad les personnes âgées ! Moi j'ai ma tête, mais mon mari, il n'aurait pas pu se défendre de quoi que ce soit", assure-t-elle.
Autre avantage d'une chambre en famille d'accueil, elle coûte en moyenne moitié moins cher qu'en Ehpad, soit 1200 euros par mois une fois les aides de l’État déduites. De plus, le budget repas est bien plus important : douze euros par jour et par personne contre cinq euros dans certaines résidences. "Vous vous rendez compte, 5 euros, vous avez quand même le petit-déjeuner du matin, vous avez le repas du midi, la collation du quatre heures, le repas du soir. Mais vous leur donner quoi à manger aux gens pour 5 euros ?", interroge Séverine.
Une vocation
La jeune femme a été formée et a reçu un agrément du Conseil départemental qui peut organiser une inspection à tout moment. "Tous les cinq ans, vous avez plusieurs personnes du Conseil départemental qui se réunissent chez vous pour vous redonner de nouveau un agrément", précise-t-elle. La solution semble idéale, mais elle nécessite que toute la famille s'investisse. Le mari de Séverine va faire les courses et sa sœur la remplace pendant les vacances. Pour elle, c'est plus qu'un métier, c'est une vocation, un engagement total, mais elle y trouve son compte. "Je vais faire un lit, c'est merci. Je donne à manger, merci, c'était très bon. C'est pour ça que je me sens aussi bien dans mon métier. Parce qu'en fait, je leur apporte des choses, mais eux, en contrepartie, ils sont toujours en train de me valoriser", se réjouit-elle.
En France, environ 10.000 personnes pratiquent ce métier d'accueillant familial pour les personnes âgées.