Le 13H

"J’ai reçu 5000 euros de PV l’an dernier" : le ras-le-bol des infirmières verbalisées

Léa Tintillier | Reportage TF1 Anouchka Flieller
Publié le 12 janvier 2023 à 17h59
JT Perso

Source : JT 13h Semaine

À Nice, les infirmières libérales n'en peuvent plus de recevoir des contraventions lorsqu'elles se garent pour rendre visite à des patients.
Certaines refusent même ceux qui habitent dans le centre.
Un problème qui se pose aussi dans d'autres villes de France.

Faute de place de stationnement, à Nice (Alpes-Maritimes), les infirmiers libéraux prennent beaucoup de contraventions. "C’est le stress chaque matin pour essayer de trouver une place. On a peur de se prendre des PV. On gagne 2,50 euros le déplacement, donc si c’est pour avoir un PV, ça ne vaut pas le coup", affirme Maxime Juliani, infirmière libérale, qui devait voir douze patients ce jeudi matin. Pourtant, dans la ville, les places payantes sont gratuites pour les soignants en déplacement et depuis juillet, ils peuvent se garer sur les places de livraison. "On a réussi à avoir un disque orange nous permettant de se garer pendant 40 minutes, montre Maxime. Dernièrement, on a quand même été verbalisés malgré le disque", râle-t-elle. 

C’est ce qui est arrivé à Patricia, elle aussi infirmière libérale. "Pour 2022, j’en suis quasiment à 5000 euros. Là, j’ai arrêté de compter", soupire-t-elle. Patricia conteste toutes ses amendes, mais elles sont à chaque fois majorées. "J’ai carrément reçu un courrier d’huissier qui me menace d’une saisie pour des amendes que je conteste, sur livraison, pendant mes visites aux patients. Ce n’est absolument pas pris en compte", poursuit-elle. Ses réclamations sont systématiquement rejetées par le ministère public. 

Alors, désormais, dans certains quartiers, les infirmières ne peuvent plus prendre de patients. "Malheureusement, on demande aux gens où ils habitent et on dit qu’on ne peut pas", explique Maxime. 

Des problèmes de stationnement partout en France

De son côté, la mairie, qui ne peut annuler les amendes, reconnaît un couac dans la mise en place de la mesure. "L’erreur humaine est toujours possible et elle sera toujours possible, affirme Gaël Nofri, adjoint au maire (DVD) délégué au stationnement de la ville de Nice. Nous avons refait passer les consignes auprès des agents chargés de la verbalisation. On est à la disposition de ceux qui auraient été verbalisés à tort pour appuyer leurs démarches auprès de l’officier du ministère public", ajoute-t-il. 

Sur les 743 infirmiers, kinésithérapeutes ou médecins qui peuvent stationner sur les places de livraison à Nice, une dizaine auraient été verbalisés à tort. 

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La ville de Nice est loin d’être un cas isolé. Dans de nombreuses grandes villes, les infirmiers libéraux peinent à se garer. Ainsi, à Toulon (Var), les infirmières à domicile sont de plus en plus verbalisées, rapporte Le Parisien. Les voitures sont parfois même enlevées par la fourrière. C’est aussi le cas à Elbeuf (Seine-Maritime), selon Actu Normandie, où une infirmière raconte s’être fait enlever sa voiture devant ses yeux, impuissante. "Il y avait du mépris", affirme une autre infirmière auprès de nos confrères. Il en est de même à Ajaccio, peut-on lire dans Corse Matin, où certains infirmiers libéraux ne veulent carrément plus travailler dans le centre-ville. À Pau (Pyrénées-Atlantiques) aussi, les infirmières se plaignent du manque de place, indique le quotidien Sud-Ouest. Et les exemples sont encore très nombreux. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 Anouchka Flieller

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