ENQUÊTE - Le secteur français de la cigarette électronique connaît une forte baisse de son activité depuis qu'une épidémie de maladies pulmonaires touche les Etats-Unis, faisant pour l'heure 37 morts et un 1er en Belgique. Ce genre de risque existe-t-il dans l'Hexagone ? Les équipes du 20 heures de TF1 ont mené l'enquête en poussant les portes d'une usine de production de liquides à vapoter et en allant à la rencontre d'experts.
Les usines de e-liquides ouvrent rarement leurs portes. Alors qu'une crise sanitaire liée au vapotage touche les Etats-Unis, un site français de production, de la marque FUU, a accepté de le faire pour les caméras du 20 heures de TF1. Ici, les liquides à vapoter se déclinent en plus de 300 produits, tous homologués. Dans les fûts entreposés, on retrouve les principaux ingrédients qu'inhalent les vapoteurs : du propylène glycol comme on en trouve dans certains médicaments ou aliments, de la glycérine végétale, de la nicotine plus ou moins dosée et des arômes. Chaque mélange est contrôlé en interne.
Pour être commercialisés, les e-liquides et leur composition doivent être déclarés au niveau européen. Ce sont ensuite les autorités sanitaires de chaque pays qui effectuent des contrôles. En France, c'est l'Anses, l'agence nationale de sécurité sanitaire, qui recueille toutes ces données.
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Cette réglementation européenne aurait-elle pu éviter la crise sanitaire survenue cet été aux Etats-Unis ? Difficile d'y répondre puisque les victimes américaines ont, selon les éléments communiqués par les autorités sanitaires du pays, inhalé des produits frauduleux acheté dans la rue en dehors de tout contrôle. Les décès survenus outre-Atlantique ont en tout cas un impact conséquent en France. Signe de l'inquiétude des consommateurs, dans la boutique de vapotage parisienne que les équipes de TF1 ont visitée, les ventes ont chuté de 30%.
Mais les spécialistes de l'addiction montent au créneau pour défendre la cigarette électronique comme moyen sûr et efficace d'arrêter le tabac. "Oui il y a des petits effets secondaires, des brûlures d’estomac, des petites irritations des gencives. Mais en face de ça il y a un cancer, un infarctus, un accident vasculaire cérébral. On échange un petit risque mineur contre une certitude de risque majeur", fait ainsi valoir un médecin généraliste dans le reportage en tête de cet article. Ce que confirme un cancérologue américain également sollicité, David Levy : "On ne connaît pas encore tous les effets du vapotage. Ce qu’on sait, c’est que par rapport aux fumeurs, le risque de décès est 95% fois plus bas".