Le ministre de la Santé François Braun se dit "favorable" à l'interdiction des "puffs".Ces cigarettes électroniques jetables, très prisées des adolescents, inquiètent médecins et autorités sanitaires.Le 20H de TF1 fait le point.
La "puff" va-t-elle bientôt être interdite ? Le ministre de la Santé François Braun s'est en tout cas dit "favorable" à son interdiction, ce mercredi 3 mai, car elles "amènent une partie jeune de notre population vers le tabagisme". "Le tabagisme, c'est un fléau, c'est 75.000 morts par an, je le rappelle", a-t-il ajouté.
Avec ses saveurs sucrées et ses emballages flashy, la "puff", e-cigarette jetable, est très prisée chez les adolescents. Deux ans seulement après leur apparition sur le marché, de plus en plus de jeunes sont séduits. "Ça n'a pas le goût de la clope et c'est simple d'accès, et pas super cher", confie ainsi une adolescente, au micro du 20H de TF1, dans la vidéo en tête de cet article.
Plus un cerveau est mis jeune en contact avec de la nicotine, plus cette addiction sera longue et difficile à combattre
Dr Loïc Josserand, président de l'Alliance contre le tabac
À moins de 10 euros, la plupart des "puffs" contiennent toutefois de la nicotine, et leur vente est donc interdite aux moins de 18 ans. Or, selon une étude de l'Alliance contre le tabagisme, menée auprès de jeunes de 13 à 16 ans, un sur dix en a déjà acheté, et 13% en consomme régulièrement. "De plus en plus populaire sur les réseaux sociaux, elle a une image plutôt positive et inoffensive auprès des jeunes", alors qu'elle peut contenir jusqu'à 20 mg/ml de nicotine, substance addictive, et peut ainsi "être une porte d'entrée" vers la cigarette pour les adolescents, s'alarmait fin 2022 Alliance contre le tabac, groupement d'associations qui luttent contre le tabagisme.
"On met de la nicotine en contact avec des cerveaux très jeunes, qui vont s'habituer très vite à la nicotine, qui vont devenir très addicts. Plus un cerveau est mis jeune en contact avec de la nicotine, plus cette addiction sera longue et difficile à combattre", abonde le Dr Loïc Josserand, président de l'Alliance contre le tabac.
Signe de leur succès, les "puffs" représentent 44% des ventes de cigarettes électroniques. Elles sont vendues dans les bureaux de tabac, mais aussi dans des commerces spécialisés et sur Internet. Les buralistes, qui réclament la vente exclusive pour mieux contrôler la vente et éviter que les mineurs n'en achètent, ne sont pas favorables à une éventuelle interdiction. "La France va les interdire et pas les pays frontaliers. Si un jeune veut de la cigarette électronique, il la trouvera en contrebande ou il ira la chercher dans les pays étrangers", souligne Jean-François Vigouroux, président de la chambre syndicale des buralistes des Yvelines.
Du côté de l'exécutif, le gouvernement entend "travailler avec les parlementaires" pour aboutir à cette interdiction, qui pourrait figurer dans la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale ou dans "d'autres lois avant la fin de l'année", d'après François Braun. La mise au ban des "puffs" pourrait ainsi s'inscrire dans le cadre du nouveau plan anti-tabac du gouvernement, prévu sur la période 2023-2028.
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