Près de Marseille, une unité psychiatrique accueille des adolescents en souffrance.Dépression, angoisses, tentations suicidaires : des jeunes de 12 à 18 ans y apprennent à dompter leurs démons."Sept à Huit" vous emmène en immersion parmi les soignants et ces jeunes, qui se serrent les coudes pour s'en sortir.
Vingt-trois salariés sont présents à temps plein aux côtés des jeunes, âgés de 12 à 18 ans. Le nom de "Passage", que porte cette unité près de Marseille, c'est celui entre l'enfance et l'âge adulte, selon son fondateur, le célèbre pédopsychiatre Marcel Rufo. Ce sont des adolescents qui vivent souvent un enfer psychologique, et demandent une attention de tous les instants. Accès d'angoisse, automutilations, tentatives de suicide : leur chemin vers l'état d'adulte est en équilibre fragile sur un fil.
La plupart n'ont pas d'antécédents psychiatriques. La vie leur est devenue impossible, et souvent celle de leurs proches aussi : dépressions, tentatives de suicide, phobies multiples, automutilations, accès de violence, selon les cas - et pour certains un peu tout cela à la fois. De nombreuses familles se résignent à sonner à la clinique de Marcel Rufo, et deux fois plus depuis le début de la pandémie. Une fois admis dans l'unité qui leur est réservée, après une première consultation, et souvent des mois d'attente, les jeunes patients vont reprendre goût à la vie en douceur. D'abord un rythme avec des heures de lever et de coucher imposées, mais surtout une vie de groupe et une activité dans des ateliers. L'objectif est qu'ils retrouvent une vie normale d'adolescents avec une scolarité, des amis et des loisirs.
"La seule problématique que j'ai, c'est les autres"
Antoine, patient du "Passage"
"J'adore l'école", explique Antoine, qui souffre de phobie sociale : "La seule problématique que j'ai, c'est les autres". En crise depuis la mort de son père il y a trois ans, cet élève de Première suit désormais des cours à distance depuis le centre du "Passage". Ici, Antoine se révèle à l'aise en compagnie des autres. "Parce qu'on est tous dans la même galère", estime le jeune homme, "et dans un sens on est tous pareils, ici on est comme on est".
Angoisses vespérales
Lorsqu'une nouvelle pensionnaire arrive, les autres l'entourent chaleureusement et l'intègrent sans même l'intervention de l'équipe thérapeutique. La solidarité les tient, mais avec un revers : les crises peuvent tendre à être contagieuses. Un soir plus gai que les autres, après un petit concert donné par une patiente, une jeune fille s'est automutilée seule dans sa chambre. Ses amies, joyeuses l'instant d'avant, s'effondrent une à une. Les poussées d'"angoisse vespérale" sont fréquentes, et les soignants sont sur le qui-vive pour y faire face : c'est lorsque les adolescents se retrouvent seuls dans leur chambre, le soir, que leurs démons reviennent les hanter.
Peu à peu, les patients retrouvent un équilibre et apprennent à faire taire leurs douleurs intérieures. Léo, né dans un corps de fille, est en rupture avec son père depuis qu'il veut vivre en garçon. Au "Passage", pour la première fois, il s'entend appeler Léo, le prénom qu'il s'est choisi. Ses angoisses morbides, qui l'ont déjà amené à dix-neuf tentatives de suicide, s'apaisent peu à peu. En groupe, il trouve le courage d'affronter ses peurs, et de se projeter vers des jours meilleurs, les soirs d'angoisse.
En contemplant l'horizon, lors d'une sortie de groupe dans les Calanques, il voit son "avenir" dans un éclat de lumière. "Je vais essayer de me remettre ces images en tête les jours où ça n'ira pas", se promet le jeune homme, qui prend ainsi en main sa propre guérison. Peu après le tournage, même s'il est toujours hospitalisé au "Passage", Léo s'est fait accepter dans une formation de serveur en alternance.
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