VIDÉO - Le plafonnement des salaires des médecins intérimaires met les maternités sous tension

Nouvelle crise dans le secteur de la santé. Dans plusieurs hôpitaux en région, le manque de praticiens s'est accentué depuis le passage de la loi Rist. Depuis le 3 avril, le salaire des médecins intérimaires est plafonné à 1390 euros pour 24 heures de garde. Avec cette mesure l'objectif du gouvernement était d'endiguer les dérives de certains docteurs vacataires. Certains praticiens étaient payés très cher pour des gardes occasionnelles. Mais ce plafonnement a déjà des conséquences dans les services hospitaliers, et notamment dans les maternités. Pour le reportage que vous pouvez retrouver ci-dessus, une équipe de TF1 s'est rendue en Mayenne. C'est là qu'elle a rencontré Tiphaine Albin, bientôt maman d'un troisième enfant.

La jeune femme va accueillir son bébé dans moins de trois semaines. Pourtant, elle ne sait toujours pas où elle pourra accoucher. Le service maternité de l'hôpital de Mayenne sera-t-il ouvert ? La question se pose crûment, alors que le planning de l'hôpital est complètement bouleversé à cause d'un manque d'anesthésistes. "La maternité peut être ouverte 3-4 jours, puis refermée. On croise les doigts pour venir accoucher le bon jour (...), c'est stressant", confie-t-elle au micro de TF1. Face à cette incertitude, la mère de famille a donc dû trouver un plan B. Elle se rendra finalement dans une maternité située à près d'une heure de chez elle. 

Depuis le passage de la loi Rist, l'hôpital de Mayenne tourne au ralenti. L'établissement de santé fonctionnait jusqu'ici grâce à de nombreux médecins remplaçants, notamment des anesthésistes. Mais aujourd'hui, ces docteurs vacataires peinent à être recrutés. Ils se tournent de plus en plus vers les cliniques privés. 

Un phénomène qui s'explique selon plusieurs médecins interrogés. La rémunération maximum de 1390 euros par garde serait trop faible par rapport à l'intensité du travail déployé. "L'hôpital de Mayenne était déjà en grande difficulté à cause de la pénurie médicale. Que ce soit en anesthésie ou dans d'autres secteurs. La loi Rist a rajouté du chaos au chaos de l'hôpital", nous explique Sébastien Lardeux, le secrétaire général de l'union départementale de Force ouvrière en Mayenne.

Désormais, ce manque de médecins met en péril la maternité et le service des urgences de l'hôpital de Mayenne. Un cas qui n'est pas isolé. De nombreux services d'hôpitaux publics risquent de ne plus être opérationnels sans leurs docteurs intérimaires.