Coaching alimentaire : que valent les applis de conseils pour mieux manger ?

Léa Tintillier | Reportage TF1 : Valentin Dépret, Marine Derre, Arnaud Ifergane
Publié le 8 janvier 2023 à 16h50, mis à jour le 9 janvier 2023 à 10h10

Source : JT 20h WE

De plus en plus d'applications prodiguent des conseils pour vous aider à mieux manger.
Mais que valent-elles ?
Le 20H TF1 fait le tour des propositions existantes.

Pour Marjorie, c’est un rituel tous les matins, tous les midis et tous les soirs. Une fois son repas préparé, elle se connecte sur une application de coaching alimentaire, puis prend en photo son assiette. En quelques secondes, le résultat est étonnant. “Je scanne, ça reconnaît tous les aliments, et ensuite mon application me dit si j’ai un bon apport au niveau de mon dîner”, explique-t-elle. 

Un bon apport, c'est-à-dire le nombre de calories au gramme près, mais aussi la quantité de lipides ou encore de protéines. Tout est analysé et évalué, quitte à faire des recommandations un peu exagérées. "Du coup, là, j'ai mis un peu trop de riz par rapport à la globalité de mon assiette. Au niveau des fibres, c'est vrai que j'aurais pu rajouter par exemple des lentilles. Ça aurait rééquilibré un peu mon repas", constate-t-elle dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. 

Analyse des repas, mais aussi exercices de sport, cours de nutrition et idée de recettes, sur internet, ces applications se multiplient. Elles s’appellent Lifesum, MyFitnessPal, ou encore Yazio. Leurs prix vont de 5 à 20 euros par mois, soit beaucoup moins cher que des consultations chez un professionnel. Mais est-ce vraiment aussi efficace ? Et qui se cache derrière tous ces conseils ?

Trop surveiller son alimentation serait contre-productif

De l’autre côté de l'écran, il y a par exemple l'entreprise Foodvisor. Elle a multiplié par quatre son chiffre d'affaires en un an. Son secret : un coaching ultra-personnalisé. Elle veut tout savoir sur vous : âge, taille, poids... Mais aussi si vous avez des enfants et donc moins de temps à consacrer à l’application, ou encore si vous grignotez régulièrement. "Avoir ce questionnaire très complet, ça va nous permettre de maximiser les chances de réussite de l'utilisateur. Parce que ce qui va marcher pour une personne ne va pas forcément marcher pour une autre personne", affirme Yann Giret, directeur de la recherche de Foodvisor. 

Des nutritionnistes qui répondent en ligne

Et pour vous convaincre de payer 20 euros par mois, cinq nutritionnistes comme Romane ont été embauchés. Elles discutent directement avec les clients via une messagerie en ligne, pour surveiller leurs efforts, comme avec cette utilisatrice. "Elle se lasse des tartines, donc on va essayer une alternative aux tartines qui lui apportera de l'énergie pour toute la matinée", explique Romane. La nutritionniste ne peut répondre qu'à 40 personnes par jour : il lui est impossible de suivre individuellement les 20.000 membres inscrits. Mais c'est une façon de se distinguer des autres applications. "Ce n'est pas un robot qui répond, c'est une vraie personne, c'est un vrai nutritionniste, et donc c'est un vrai plus", poursuit Romane. L'entreprise affirme que les résultats sont visibles dès la première semaine. Mais qu'en est-il au bout de trois à six mois ? 

D'autres spécialistes ne sont pas convaincus par cette méthode, car trop surveiller son alimentation pourrait même devenir contre-productif. "Le risque finalement, ça va être d'avoir cette théorie du 'foutu pour foutu'", nous explique la diététicienne Alexandra Retion. "C'est-à-dire : j'ai quand même envie de ce carré de chocolat, je vais le manger, mais dans la tête, je vais avoir dépassé mon nombre de calories et je vais au contraire augmenter, je vais manger plein de chocolats pour me punir". Avec ou sans applications, un conseil : autorisez-vous quelques repas plaisir de temps en temps, pour éviter de craquer et de réduire à néant tous vos espoirs de manger plus sainement. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 : Valentin Dépret, Marine Derre, Arnaud Ifergane

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