VIDÉO - Nous le sommes tous mais à des degrés divers : êtes-vous plutôt hystérique ou obsessionnel ?

par Léa BONS
Publié le 19 mars 2019 à 14h32, mis à jour le 19 mars 2019 à 14h45

Source : Sujet TF1 Info

PSYCHOLOGIE - Selon Freud, nous avons tous des traits de personnalités obsessionnels et hystériques, un côté prenant le dessus sur l'autre. Et vous, vers lequel penchez-vous ?

Nous nous pensons rationnels, et pourtant... En psychologie, la normalité n'existe pas. C'est une réalité, nous avons TOUS des pathologies mentales. Parmi elles, l'obsession et l'hystérie, qui deviennent encore plus visibles lorsque nous faisons face à une névrose.

Comme dirait ce cher Freud, nous sommes tous un mélange de personnalité hystérique et de personnalité obsessionnelle, l'une ou l'autre prenant le dessus selon les personnes. Connaître le penchant que l'on peut avoir permet donc de lever l'un des voiles de notre inconscient, et ainsi de mieux nous connaître. Vous voulez faire ce travail sur vous-même ? Suivez le guide.

Hystérie, de la souplesse mentale à l'insatisfaction

Comment se caractérise la personnalité hystérique ? Par une inépuisable demande d’amour : "L’exubérance, le théâtralisme, les émotions exacerbées, une forme de séduction de l’autre et des autres quasi permanente, la recherche d’exclusivité, la quête narcissique sont autant de traits dominants de cette tendance", explique à LCI le psychologue clinicien et psychothérapeute Sébastien Garnero. Celle-ci fait appel à "un mode de pensée imaginaire qui imprègne la réalité, la relation aux autres et la vie affective", ajoute le docteur en psychologie. 

Lorsque l'hystérie devient une névrose, ces traits s'amplifient. L'hystérique, à force de refouler les émotions qui le dérangent dans son inconscient, aura tendance à les exprimer avec des troubles comme l'impossibilité de se lever, le mutisme ou l'aphonie, les sensations de fourmillements, le mal de dos ou encore la migraine. 

Côté avantages, l'hystérique jouit d'une souplesse mentale qui lui permet de s'adapter facilement, en plus d'être une personne énergique et ayant le sens de l'humour. "II est souvent créatif, c'est un caméléon. Il est tourné vers la sphère relationnelle. Hypersensible, il flaire intuitivement le désir de l’autre et les nouvelles tendances", poursuit Sébastien Garnero. Des caractéristiques qui favorisent la malléabilité, le changement ou encore la prise de risque. Des atouts très utiles aux yeux de Gérard Pavy, psychologue clinicien et psychanalyste que nous avons également interrogé, pour des domaines comme le marketing, la publicité, la communication, les médias et les métiers artistiques en général. 

Mais il faut savoir que les personnalités à tendance hystérique font face à une forme d’insatisfaction permanente. Elles se questionnent souvent sur leur place et cèdent à des états émotionnels et affectifs parfois disproportionnés. Elles idéalisent les résultats attendus et s'enthousiasment facilement, négligeant le plus souvent les aspects négatifs.

Obsessionnel, de la maîtrise à l'inadaptation

De son côté, la personnalité obsessionnelle se caractérise par la volonté de toujours être dans le contrôle de soi, mais aussi des autres. Une rigidité qui laisse peu de place aux affects et à l’expression des émotions, et qui donne lieu à une certaine froideur chez la personne en question. Selon Sébastien Garnero, "les principaux mécanismes de défense mis en œuvre sont le plus souvent l’intellectualisation, la rationalisation, la généralisation, l’isolement, la régression, l’annulation rétroactive des actes et pensées, la dénégation, le doute...".

La névrose obsessionnelle est visible à partir du moment où l’intensité des troubles commence à devenir envahissante pour la vie du sujet. Une omniprésence avec différents types de symptômes :  des obsessions phobiques, une crainte immodérée de contracter une maladie, d’être contaminé, qu'une catastrophe arrive... "La personne fait alors face à des ruminations mentales, qui amènent à la culpabilisation et à l’angoisse", explique notre spécialiste. Pour s'en libérer, le sujet va utiliser différentes "manœuvres", notamment des rituels, des vérifications et des conjurations. "Un mode de pensée magique perçu comme irrationnel, mais qui apaise celui qui les utilise". 

La tendance obsessionnelle se définit donc par la maîtrise, le contrôle, l'organisation et le perfectionnisme. "Des caractéristiques qui favorisent la réussite académique et scolaire", assure Sébastien Garnero. Dans l'entreprise, l'obsession concerne "l'atteinte de la performance à court terme, le souci du détail et la planification serrée des activités", renchérit  Gérard Parvy. Des qualités qui peuvent être essentielles dans les domaines de l'administration, des sciences, de l'ingénierie, de la comptabilité, et des sujets que l'on retrouvent souvent à des postes hiérarchiques. 

Côté inconvénients, l'obsessionnel fait preuve de peu d'empathie, de sens des relations humaines autrement que protocolaires ou calculées. "Il repousse le moment de décider et procrastine. Il ne veut rien lâcher et exprime son agressivité par à-coups. Dans l'entreprise, ce comportement aboutit à des difficultés à changer de parcours, à se remettre en cause, à écouter, à développer de nouvelles stratégies, à attaquer de nouveaux marchés et à être créatif". Finalement, sans une certaine structure, l'obsessionnel se retrouve perturbé et a du mal à s'adapter dès qu'intervient le moindre changement. 

Une dominante chez tous

Hystérique ou obsessionnel sont deux types de personnalité bien différenciées. Sans tomber dans la caricature, comme nous l'explique Gérard Pavy, "l'hystérie est plus étroitement lié au féminin, quand l'obsessionnel a une prévalence masculine".

L'un et l'autre se complètent aussi bien sur les plans affectif que professionnel, et ont besoin de coexister. "Deux personnalités hystériques auront du mal à se sentir désirées en même temps, de même que deux obsessionnels auront souvent du mal à vivre une certaine affectivité". Dans la réalité, nous avons donc tous des caractéristiques obsessionnelles et hystériques, mais avec une dominante qui influera notre conception des relations humaines, nos décisions et nos mécanismes de défense. Il n'y a pas de mauvaise voie, mais lorsque qu'une structure devient totalement omniprésente par rapport à l'autre, nous sommes en incapacité de nous adapter. Et la psychose, la perversion dépasse alors la névrose. 


Léa BONS

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