VIDÉO - Nutri-Score : ces produits qui vont voir leur note baisser

V. Fauroux | Reportage TF1 Justine Corbillon, Florian Le Goïc et Olivier Stammbach
Publié le 27 septembre 2022 à 12h06, mis à jour le 27 septembre 2022 à 12h31

Source : JT 20h Semaine

Le Nutri-Score, qui évalue la qualité nutritionnelle des aliments, va évoluer l’an prochain.
Cette notation, composée de cinq lettres de A à E, devrait être beaucoup plus stricte.
Le nutritionniste qui l'a mise au point explique à TF1 ce qui va changer.

Vous les connaissez forcément, ces 5 lettres, de A à E, présentes sur les emballages alimentaires en France depuis 2017. Mis en place par Santé Publique France, le Nutri-Score évalue la teneur des produits en nutriments à favoriser - comme les protéines ou les fibres - et en "mauvais" nutriments - comme le sucre, le sel ou les acides gras. Pour les consommateurs, c'est devenu au fil des ans un gage de qualité.

Prenons Céline, mère de deux adolescentes, que le JT de 20H de TF1 interroge dans la vidéo en tête de cet article. Elle fait particulièrement attention à la composition des aliments qu’elle achète, et regarde toujours sur le paquet ce fameux sésame. Le paquet de céréales classé A, "ça me semble pas mal", lance-t-elle. Sauf que le classement actuel révèle parfois, lorsqu’on y regarde de plus près, de petites incohérences. Les taux de sel ou de sucre sont parfois très élevés sur des produits pourtant classés A ou B. C’est pour éviter ces mauvaises surprises que les critères de notation vont être modifiés. 

Plus de 800 groupes industriels ont changé leur recette

Il faut dire que, depuis cinq ans, les recommandations nutritionnelles ont évolué, comme l'explique à TF1 le Professeur Serge Hercberg, l'inventeur du Nutri-Score. "L'expérience de la mise en place du Nutri-Score a montré qu'il était nécessaire d'être un petit peu plus strict en ce qui concerne notamment les graisses, moins favorables sur le plan nutritionnel, le sucre ou le sel", dit cet épidémiologiste et nutritionniste. Certains produits vont donc descendre d'un ou plusieurs crans. "Ceux qui vont être défavorisés, ce sera par exemple les céréales pour le petit-déjeuner quand elles contiennent du sucre : elles passeront à C ou D. Le pain blanc sera moins bien classé que le pain complet, donc il partira de A pour être B ou C", détaille le chercheur. La viande rouge sera aussi moins bien classée. À l'inverse, d'autres produits seront mieux notés, comme les poissons gras et certaines huiles. 

Ce nouveau barème pourrait inciter les industriels à améliorer encore leur recette. Ils l’ont déjà fait, comme cet industriel du Finistère, qui avait accueilli le 20H de TF1 l’an dernier pour dévoiler une nouvelle recette de plat préparé allégé en graisse, passée du coup de C à B. Depuis le lancement du Nutri-Score, plus de 800 groupes industriels ont changé leur recette. Mais avec ce classement, plus strict, certains pourraient décider d'arrêter d'afficher un logo qui leur sera désormais défavorable. D'après l'UFC-Que Choisir, Auchan, Carrefour et Nestlé ont affirmé maintenir le Nutri-Score. Lidl et Danone sont en train d'étudier la question. Quant à Fleury Michon et aux Mousquetaires, ils n'ont pas répondu pour l'instant. 

Pour ces industriels, l'enjeu financier est en effet énorme lorsqu'on sait qu'une majorité de Français préfèrent acheter, quand ils le peuvent, des produits bien notés. "Quand je vois que le Nutri-Score est proche des premières lettres A ou B, ça m'incite à plus l'acheter", confirme une consommatrice. "À partir de C, ça me pose un vrai problème", renchérit un jeune homme. En 2020, une étude avait montré que les ventes des produits notés A progressaient de 4,9%, lorsque celles notées E baissaient de 2,3%. De quoi faire réfléchir certains fabricants. 


V. Fauroux | Reportage TF1 Justine Corbillon, Florian Le Goïc et Olivier Stammbach

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