Dans certains hôpitaux français, les services ont dû déprogrammer jusqu'à 60% des interventions prévues. Les malades du covid commencent à mobiliser toutes les forces, avec à moyen terme des conséquences dramatiques pour ceux qui doivent attendre.
À 23 ans, Léa Rièra attend depuis un an une greffe de rein. Elle connaît déjà son donneur, sa soeur. Mais avec l'arrêt brutal de toutes les transplantations pendant deux mois lors de la première vague de l'épidémie, ses rendez ont été annulés. "Je trouve que c'est assez compliqué au niveau du moral parfois", regrette cette jeune patiente. La date de l'opération n'est toujours pas fixée. "Les médecins eux-mêmes ne sont pas forcément au courant des modalités de continuation des transplantations. Donc, on n'a pas beaucoup d'infos. En fait, c'est vrai que c'est assez anxiogène", poursuit-elle.
Contrairement au printemps dernier où tout avait été stoppé, les greffes, les chirurgies pour cancer doivent être maintenues. C'est ce qu'a assuré le ministre de la Santé. Mais cette exigence semble difficile à maintenir face à des services de réanimation submergés par des patients Covid. Les prélèvements d'organe sont déjà en baisse de 20%.
Les déprogrammations des opérations pour libérer des lits et des soignants concernent toute la France, jusqu'à 60% dans certaines régions. C'est le cas notamment pour le Dr Antoine Soprani, chirurgien digestif parisien. Ce médecin doit réduire de moitié ses opérations. Un choix difficile et qui, pour lui, n'est pas justifié. Il est encore impossible d'évaluer l'impact sanitaire de ces soins reportés. Mais, on estime entre 2 et 5% la surmortalité des cancers dans les cinq ans à venir.
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