Que ce soit pour le ménage ou comme produits d'hygiène, les lingettes se sont imposées dans nos placards.Pratiques et jetables, elles facilitent sans aucun doute le quotidien.Mais elles peuvent comporter des substances toxiques, dangereuses pour la santé comme pour l'environnement.
Pour les sols, les meubles, les lunettes, mais aussi le visage, les fesses du bébé, et même celles des adultes, nous sommes devenus accros aux lingettes. Ces petites serviettes imprégnées de lotion ou de désinfectant sont désormais incontournables dans de nombreux foyers. La preuve en est, nous en utilisons en France 7,3 milliards par an.
"On s'en sert tout le temps au quotidien, c'est très pratique. On les a parfaitement sous la main, on en a un paquet dans la chambre, la salle de bains, l'autre chambre, pourquoi pas la cuisine...", liste un jeune père dans le reportage du 20H de TF1 en tête d'article. Et l'épidémie de Covid a amplifié le phénomène : nous avons pris l'habitude de désinfecter toutes les surfaces, non seulement à la maison, mais aussi au bureau.
233 lingettes jetées chaque seconde en France
Mais toutes ces lingettes ne sont pas sans danger pour notre santé, selon les experts. Parmi les substances potentiellement toxiques qu'elles peuvent comporter, "des phtalates, susceptibles d'être des perturbateurs endocriniens, des acrylates qui sont pour certains cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques, des conservateurs du type thiazolinone", égrène Emmanuel Chevallier, ingénieur santé et environnement pour l'association 60 millions de consommateurs. "Toutes ces substances sont très sensibilisantes, donc elles peuvent générer des allergies. Elles sont également polluantes", alerte-t-il.
Un danger particulièrement criant, puisque nous jetons 233 lingettes par seconde à la poubelle, mais aussi parfois dans les toilettes. Un vrai fléau pour les stations d'épuration, même lorsque ces lingettes sont dites "biodégradables" et que les fabricants incitent à les jeter dans les WC. "Elles n’ont pas le temps de se dissoudre avant d’arriver à la station d’épuration", signale l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe) dans une étude.
Des morceaux de lingettes en lambeaux finissent en effet par former des bouchons compacts de plusieurs dizaines de centimètres de diamètre. Ces agglomérats engorgent tout, créent des pannes à répétition pour un surcoût de 100 millions d'euros par an pour ces stations. Sans compter la pollution provoquée par les substances dangereuses présentes dans la composition de ces lingettes, qui peuvent rapidement se retrouver dans les nappes phréatiques et les océans, relève 60 millions de consommateurs dans une enquête de 2021.
Il faut donc a minima les jeter à la poubelle (aux ordures ménagères et non recyclables), et progressivement apprendre à s'en passer, par exemple avec des chiffonnettes microfibres pour le ménage, comme le recommande l'Ademe, et des cotons réutilisables pour les produits de beauté. Certains y arrivent déjà : "Je me sers beaucoup de vinaigre blanc et de bicarbonate de soude" pour l'entretien de la maison, explique à TF1 une cliente dans un supermarché.
Mais il est parfois difficile de changer ses habitudes, même si les lingettes sont aussi plus chères - 16 fois plus coûteuses en moyenne que les autres produits d'entretien. "J'essaie de trouver des alternatives, mais avec la contrainte du temps, c'est plus facile", concède un autre.
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