Comment savoir si on est hypersensible ? Ces signes qui ne trompent pas

par RLV avec V.F | Reportage vidéo Quentin Fichet, Régis Roine
Publié le 13 janvier 2023 à 7h00, mis à jour le 13 janvier 2024 à 11h33

Source : JT 20h Semaine

L'hypersensibilité, à laquelle une journée nationale est consacrée ce samedi 13 janvier, touche une personne sur cinq.
Voici les signes permettant de savoir si ce trait de caractère vous correspond.

Et si vous étiez "hypersensible" sans nécessairement le savoir ? Sachez tout d'abord que ce trait de caractère s'avère relativement commun en France : il touche près d’une personne sur cinq. Ce que l'on sait moins, en revanche, c'est qu'il revêt un vrai chemin de croix. À savoir que tout le temps, en permanence, tous les sens sont mis à rude épreuve, jusqu'à l'inconfort. "En fait, on est surstimulé tout le temps", témoigne Sarah, hypersensible, dans le reportage de TF1 en tête de cet article. "C’est comme si on était à vif. C’est comme si on était une grande table de mixage et que tous les curseurs étaient au maximum, donc c’est comme si toutes les émotions étaient décuplées", dit-elle.

À la question "êtes-vous hypersensible ?", difficile d’établir de prime abord des critères objectifs. Tout simplement parce qu'il y a autant d’hypersensibilités que d’hypersensibles. Reste qu'il y a des signes qui ne trompent pas. Pour Charlotte Wils, auteure de Itinéraire d'une ultrasensible (Leduc.s Editions), sollicitée par TF1info dans cet article, plusieurs motifs sont perceptibles : la sensation d'être inadapté à ce monde ou la sensation "d'être en décalage permanent avec son environnement" ; l'hyper-empathie ("faire toujours plus attention à l'autre qu'à soi-même") ; les ruminations ("se remettre en question sans cesse") ; le besoin d'amour ("un très grand besoin affectif") ; l'absence d'esprit de compétition ("pas envie de battre un adversaire") ou encore la résistance à l'autorité.

L'hypersensible a le sentiment d’être sur l’autoroute en sens inverse
Fabrice Midal, philosophe

Que faire alors si l'on coche toutes ces cases ? "La première chose pour un hypersensible, c’est de réussir à se comprendre", explique Fabrice Midal, philosophe spécialiste du sujet interrogé par TF1. "La deuxième clé, c’est d’apprendre comment se débrouiller, parce qu’il a le sentiment d’être sur l’autoroute en sens inverse et il est hyper inquiet." Et Sarah, hypersensible qui témoigne dans le reportage, de souligner que cet état psychologique surgit lorsqu'"Il y a trop d’interactions, trop d’informations" : "Je peux tenir une heure, mais je suis obligée au bout d’un moment de me réfugier dans un endroit où je suis seule, où il n’y a pas de bruit, parce que j’en ai besoin viscéralement"

Aussi, les hypersensibles peuvent hâtivement donner l'impression à celles et ceux qui le sont moins, ou pas du tout, de passer pour des adeptes de la prise de tête avec eux-mêmes. Mais c'est infiniment plus profond que du narcissisme hypertrophié ou une simple contrariété avec le monde extérieur : c'est une façon d'être soi, de se comporter, de tout ressentir intensément, comme transpercé par des émotions infinitésimales et imperceptibles au commun des mortels, là où d'autres ne ressentent strictement rien."Ce qualificatif sonne encore trop fréquemment comme un couperet et la désignation d’un vilain défaut", déplore le psychanalyste Saverio Tomasella, sollicité par TF1info dans cet autre article. Selon lui, il faut au contraire louer l'hypersensibilité tant elle signifie, au contraire, "vivre ses émotions de façon plus intenses et plus variées, qu'elles soient agréables ou pénibles", et ceux qui en sont touchés se distinguent des autres par "leur empathie, leur intuition, leur créativité, leur originalité, leurs émotions fortes ou encore leur sens du détail".

Les hypersensibles, nécessaires à l'équilibre de la société

Le philosophe Fabrice Midal ajoute que les hypersensibles ne sont pas "des pauvres petites choses fragiles", ils sont même nécessaires à l’équilibre de la société : "Les hypersensibles sont ceux qui, en temps de guerre, ou en temps de danger, perçoivent plus rapidement les dangers que les autres. En temps de paix, elles perçoivent par exemple que telle ou telle plante va permettre de guérir, alors ce n’est pas toujours confortable pour eux, mais dans l’équilibre général, c’est absolument essentiel", assure-t-il.  Dans son ouvrage intitulé Suis-je hypersensible ?, il rappelle par ailleurs cette vérité nue : on naît hypersensible et on ne le décide pas. 

Tout part de l'enfance. Ce que confirme le psychanaliste Saverio Tomasella : "Tous les enfants naissent sensibles, c'est le propre de l'être humain" mais sans regard bienveillant, "un enfant très sensible peut rapidement souffrir, s'étioler et perdre confiance en lui". Une fois adultes, poursuit-il, les hypersensibles "deviendront plus créatifs et développeront une fibre artistique certaine". 

Il incite à repérer les hypersensibles, à les protéger et dispense alors ce conseil salvateur aux parents d'enfants qui le seraient : "Ce qui nous pèse, c'est ce qui est désigné comme un problème. Alors un conseil, il faut à tout prix dédramatiser et dire aux parents : 'prenez votre temps et apprivoisez la sensibilité de votre enfant'". Et la chérir, comme une sacrée et précieuse vertu.


RLV avec V.F | Reportage vidéo Quentin Fichet, Régis Roine

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