Le fléau des punaises de lit

VIDÉO - Punaises de lit : "Il faut agir vite", alerte sur LCI le premier adjoint à la mairie de Paris

par M.L
Publié le 29 septembre 2023 à 9h27

Source : TF1 Info

Les suspicions d'infestations aux punaises de lit se multiplient ces derniers jours, notamment en Ile-de-France.
La mairie de Paris a réclamé au gouvernement un plan d'action, constatant que le risque est "généralisé", comme l'explique sur LCI vendredi Emmanuel Grégoire, le premier adjoint.
Il appelle l'exécutif à mener rapidement une campagne de prévention et à prendre en charge les coûts de traitement pour les foyers les plus modestes.

La menace plane sur "tous les milieux, tous les logements". Invité de LCI ce vendredi, le premier adjoint PS à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire a alerté sur le fléau des punaises de lit, qui touche désormais un foyer sur dix, après avoir écrit jeudi à la Première ministre Elisabeth Borne pour réclamer un plan de lutte contre ces nuisibles, constatant une "recrudescence importante" de cette espèce parasite. Ces derniers jours, les suspicions d'infections se sont multipliées dans la capitale et sa région, en particulier dans les transports en commun. L'élu appelle ainsi à organiser à l'échelle nationale des "assises de la lutte contre les nuisibles", sans pour autant "tomber dans la psychose"

Si la municipalité exhorte le gouvernement à réagir, c'est que le risque d'infestation est "généralisé", a d'abord souligné l'adjoint. "Personne n'est à l'abri. Il y a des facteurs de risque mais vous pouvez attraper des punaises de lit n'importe où et les ramener chez vous", a-t-il insisté. D'après les remontées des services sociaux parisiens et les services d'informations de la mairie dédiées à ces nuisibles, les cas d'infestation ont "beaucoup augmenté" ces dernières semaines. Les sociétés professionnelles de traitement signalent par ailleurs que leur rythme d'intervention dans les logements des particuliers "est atypique par rapport à d'habitude et en forte croissance", a également rapporté Emmanuel Grégoire. 

"Des trous dans la raquette"

D'où l'importance d'une "prise de conscience" collective, mais surtout la mise en place d'un "plan coordonné" entre les collectivités territoriales et l'État, pour pallier "des trous dans la raquette en matière de prévention et de traitement", a martelé l'élu. À l'échelle de la capitale, "nous avons un plan depuis 2018, mais 3,6 millions de personnes viennent chaque jour à Paris et les punaises de lit ne s'arrêtent pas au périphérique", a-t-il appuyé. "On a besoin de travailler tous ensemble", a-t-il insisté, notamment en vue des JO organisés dans la ville l'année prochaine, sur lesquels ne pèsent "pas de menace" liée aux punaises de lit mais qui représenteraient "l'opportunité (...) de mettre beaucoup de monde de se mettre autour de la table"

Il appelle ainsi à une prise en charge des coûts de désinfestation pour les foyers les plus modestes, sur le modèle de ce qu'applique la ville de Paris depuis plusieurs années. "Des gens renoncent à faire des traitements par manque de moyens", renforçant aussi le risque de contamination dans les logements voisins et dans les transports, a déploré l'élu. "Il faut agir le plus tôt possible, informer sur la détection, les mesures de prévention et de traitement", a-t-il aussi énuméré. Selon lui, un accent doit être porté en particulier sur les lieux publics très fréquentés : "Il n'y a pas de raison de tomber dans la psychose mais il faut se coordonner, agir vite et efficacement pour éviter que la propagation se développe", a martelé l'adjoint.

La mairie de Paris appelle également à mettre en place une déclaration de signalement obligatoire auprès des Agences régionales de santé (ARS). "Il faut sortir de cette logique de la honte pour rentrer dans une logique de santé publique et de planification", a défendu Emmanuel Grégoire, rappelant que les infestations n'étaient pas nécessairement liées à des "problèmes d'hygiène et de propreté", et que tous les milieux étaient exposés au risque. 

Dernière proposition : "clarifier les responsabilités" en cas d'infestation entre les propriétaires, les locataires et les syndics de copropriété, a ajouté l'élu, appelant par exemple à mettre en place des "règles facilitées" pour accélérer l'action d'un syndic en cas d'infestation dans un immeuble. Quant aux assureurs, il souhaite "intégrer dans les contrats d'assurance habitation le coût de prise en charge de ce type de nuisibles". Les ménages français ont dû débourser 230 millions d'euros par an entre 2017 et 2022, selon un récent rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

Au-delà des punaises de lit, la municipalité appelle plus largement à s'atteler à la progression d'autres espèces invasives préoccupantes, comme les frelons asiatiques, les moustiques tigre de plus en plus présents dans le nord de la France ou encore les fourmis de feu. Des proliférations liées au changement climatique, qui nécessitent "un cadre de discussion globale pour aligner les acteurs pour faire en sorte d'agir efficacement et le plus tôt possible", a-t-il appuyé.


M.L

Tout
TF1 Info