Plus d’un ménage sur dix a été infecté par des punaises de lit ces cinq dernières années.On en trouve désormais dans le TGV, le métro, les hôtels et même les cinémas.Pourquoi ce retour en force d'un insecte qui avait pratiquement disparu depuis les années 1950 ?
Des punaises de lit dans des TGV. Sur les réseaux sociaux, les témoignages se multiplient. Lors d’un trajet Marseille-Paris, il y a cinq jours, un étudiant que nous avons rencontré relate la stupeur des passagers quand ils ont aperçu ces punaises. "C'était une ambiance anxiogène", raconte-t-il dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus, "il y a beaucoup de passagers qui scrutaient chaque millimètre de leur siège, inspectaient leur peau pour voir s'ils n'avaient pas été piqués (...)". Luca a pu aussi enregistrer le message du contrôleur, qui annonçait aux passagers que leurs billets leur seraient intégralement remboursés.
Je deviens hyper-parano, dans le métro, je n'ose même plus m'asseoir sur les sièges
Une Parisienne
Contactée ce mardi dans la matinée, la SNCF reconnaît deux cas isolés, sur 600 trains. Elle rappelle que les véhicules sont désinfectés tous les deux mois, et que les wagons suspectés sont traités jusqu’à la disparition de toutes les punaises. Certaines personnes ont vécu le même type de galère au cinéma. "Pendant un moment, je ne suis pas venue", témoigne une dame devant son cinéma habituel, "j'attendais de savoir s'ils avaient nettoyé les salles". L'angoisse se propage aussi vite que les punaises, et beaucoup sont inquiets. "C'est une catastrophe", confirme une jeune femme, "je deviens hyper-parano, dans le métro, je n'ose même plus m'asseoir sur les sièges".
Résistante aux insecticides
Aujourd'hui, des sociétés se spécialisent pour détecter et détruire les punaises de lit, comme celle visitée par notre équipe à Toulouse. On en trouve aujourd'hui dans tous les lieux publics, des hôtels, des hôpitaux, des restaurants. Et surtout quand il fait chaud, une condition qui favorise sa reproduction. Les punaises de lit avaient pratiquement disparu dans les années 1950, grâce aux insecticides. Mais certaines espèces ont développé de meilleures résistances, et leur diffusion est facilitée par notre mobilité et nos échanges, que n'avaient pas nos grand-parents. Car la punaise ne vole pas, ni ne saute, et nous en sommes nous-mêmes les meilleurs propagateurs.
Même si ces insectes n'entraînent pas de maladie, il faut les détruire au plus vite. Les punaises peuvent piquer jusqu'à 90 fois par nuit, et se multiplient indéfiniment. La désinsectisation, souvent longue et difficile, déclenchent parfois des dépressions nerveuses chez les personnes infestées.