Rendez-vous médicaux non honorés : bientôt des sanctions ?

Publié le 25 avril 2023 à 12h11

Source : JT 20h Semaine

Déjà ciblés en début d'année, les rendez-vous médicaux non honorés sont toujours dans la ligne de mire d'Emmanuel Macron, qui souhaite "sanctionner" les patients indélicats.
Son gouvernement s'y est jusqu'ici montré réticent.

L'exécutif fait feu de tout bois pour "dégager du temps médical". Le chef de l'État l'a répété dimanche dans Le Parisien : "La réponse est multifactorielle". Et d'énumérer des solutions classiques, comme "former plus" de soignants ou "investir sur l'hôpital". Mais il faut aussi "responsabiliser mieux les patients", ajoute-t-il, annonçant que "ceux qui ne viennent pas aux rendez-vous, on va un peu les sanctionner". 

Des propos qui rappellent ses vœux aux acteurs de la santé, début janvier. "Trop de temps médical est gaspillé par un excès d'imprévoyance, de la désinvolture, avec en particulier des rendez-vous non honorés", avait alors affirmé le président de la République. Il n'était alors pas question de sanction, seulement d'un "travail engagé avec l'Assurance maladie" afin de s'attaquer à ce problème.

27 millions de consultations perdues chaque année

Si, de manière générale, les généralistes qui sont extrêmement sollicités, arrivent à s'adapter, les effets sont en revanche plus graves chez les spécialistes où il faut parfois des mois d'attente pour décrocher un rendez-vous. "Pour qu'on ait un rendez-vous avec moi, il faut quatre mois d'attente", affirme dans le sujet ci-dessus le docteur Noëlle Cariclet, médecin psychiatre de Fontenay-Trésigny en Seine-et-Marne. Ses consultations durent entre 30 et 45 minutes. L'absence non justifiée de certains patients lui fait perdre une demi-journée de travail par semaine.

Du côté des médecins, l'Ordre, l'Académie et des syndicats comme l'UFML l'ont estimé à 27 millions de consultations perdues chaque année. "Le diagnostic est encore incertain", a objecté le ministre de la Santé, François Braun, en février lors de l'examen d'une proposition de loi au Sénat, disant avoir "des doutes sur le nombre de consultations non honorées chez les médecins". Ce qui n'a pas empêché la chambre, dominée par la droite, de voter le principe d'une "indemnisation du médecin à la charge du patient fautif". Dans leur élan, les sénateurs ont même étendu la mesure à "tout professionnel de santé concerné par un rendez-vous non honoré".

Ces dispositions ont ensuite été retirées par les parlementaires en commission mixte paritaire et ne figurent donc pas dans le texte qui sera soumis aux votes des deux assemblées les 9 et 10 mai.


La rédaction de TF1info

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