Soignants en arrêt maladie : haute tension aux urgences de Pontoise

M.D. | Reportage vidéo TF1 Gwenaelle Bellec, Régis Roiné et Luca Lassale.
Publié le 9 janvier 2023 à 18h42

Source : JT 13h Semaine

Les soignants des urgences de l'hôpital de Pontoise, dans le Val-d'Oise, sont à bout.
La plupart se sont mis en arrêt maladie pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.

Des urgences au bord de la rupture. À l’hôpital de Pontoise (Val-d'Oise), la quasi-totalité des soignants du service se sont mis en arrêt maladie en même temps ce lundi matin, pour une semaine au moins. "Une grande majorité des personnels de jour aujourd'hui n'ont pas pris leur poste aux urgences", a déclaré devant la presse Alexandre Aubert, le directeur de l'hôpital Novo de Pontoise. Le mouvement touche 49 personnes, soit "63% de l'équipe globale", a-t-il chiffré. Ils sont agents des services hospitaliers, infirmiers, brancardiers ou encore aide-soignants.

Leur action vise à dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. "Le motif, c'est épuisement professionnel", explique, arrêt maladie à la main, une soignante devant une caméra de TF1 dans la vidéo en tête de cet article. Ce qui les rend "malades", disent-ils, c'est la situation dramatique dans laquelle se trouvent aujourd'hui les services d'urgence, ici comme ailleurs. Les soignants en arrêt demandent aussi l'activation immédiate du "plan blanc" pour libérer des lits, en déprogrammant des opérations qualifiées de non urgentes.

Régulièrement, les secouristes de la Croix-Rouge et de la Protection Civile sont appelés en renfort, faute de personnel. "Il y avait trente patients installés dans les couloirs. Des collègues s'échappaient en salle de pause pour pleurer deux minutes avant d'y retourner pour prendre en soin des patients, qui étaient littéralement entassés", relate un soignant auprès de TF1. "On fuit le regard des patients quand on les voit nous regarder dans les couloirs. Qu'ils aient 30 ou 85 ans, ils restent là à attendre pendant 18 heures", dénonce, en colère, une autre. 

Le service des urgences reste ouvert

À ce stade, le service des urgences reste ouvert, même l'établissement a dû refuser des patients. Tout au long de la matinée, les véhicules du Samu ont dû être déroutés vers d'autres hôpitaux de la région. La direction tente d'organiser la semaine à venir avec les moyens du bord. "Les sept médecins sont présents. Derrière, les infirmiers ou les aides-soignants qui descendraient pour aider appartiennent aux services les plus sollicités par les urgences. Ils savent très bien faire", assure le directeur. 

Dans l'Est de la France, les urgences de Sarreguemines et de Thionville connaissent aussi des tensions et de nombreux arrêts maladie depuis fin décembre. Vendredi, la préfecture et l'ARS locales ont déclenché le plan blanc dans tous les établissements de santé du département. 

En déplacement dans l'Essonne la semaine dernière, Emmanuel Macron a annoncé une réorganisation de l'hôpital et des mesures pour faciliter l'accès des patients à un généraliste, et "sortir de ce jour de crise sans fin" dans le système de santé français.


M.D. | Reportage vidéo TF1 Gwenaelle Bellec, Régis Roiné et Luca Lassale.

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