VIDÉO - Pont aérien de médecins entre Nevers et Dijon : bon remède ou aberration ?

par La rédaction de TF1 | Reportage Alison Tassin, Irvin Blonz
Publié le 26 janvier 2023 à 14h27, mis à jour le 26 janvier 2023 à 14h51

Source : JT 13h Semaine

Un pont aérien de soignants a été établi ce jeudi entre Dijon et la Nièvre, désert médical.
Un vol dont le coût, en particulier environnemental, est pointé du doigt.

Cardiologue, chirurgien, pneumologue... Il faisait encore nuit ce jeudi matin quand huit médecins ont embarqué dans un petit avion depuis Dijon pour s'envoler vers Nevers. Parmi ces praticiens volants, le docteur Dygai-Cochet, spécialisée en médecine nucléaire. "J'ai vécu en Australie, et là-bas, il y a des 'flying doctors' depuis des décennies pour aller dans des endroits reculés", assure-t-elle. Le petit avion a été spécialement affrété par l'hôpital de Nevers, au cœur d'un désert médical, pour faire venir ces soignants : 35 minutes de vol au lieu de près de trois heures en voiture, le calcul est vite fait. 

Derrière le moyen de transport atypique, il y a surtout une grande détresse des habitants de Nevers, obligés de faire au moins deux heures de voiture pour consulter certains spécialistes. L'hôpital de la ville estime qu'il lui manque une cinquantaine de praticiens. Le service que vient renforcer le docteur Dygai-Cochet diagnostique par exemple les cancers. Cet appoint temporaire est crucial, et même "totalement indispensable" pour la cheffe de service : "Je suis le seul médecin en titre alors que c'est un service qui doit fonctionner normalement avec trois médecins temps plein", explique le Dr Renée Ahond-Vionnet.

Un tel pont aérien coûte 5 200 euros par vol. Bien moins qu'un recours aux intérimaires, selon Denis Thuriot, le maire de Nevers. "Aujourd'hui, l'hôpital connait 6 millions d'euros de déficit par an, dont 3 millions et demi pour l'intérim. Si je dépense 670 euros la place à la place de 3000 euros une vacation, on gagne de l'argent en en dépensant", fait-il valoir. L'élu assume que son projet soit écologiquement contesté. Pour lui, la santé de ses habitants prime sur le bilan carbone de l'opération.


La rédaction de TF1 | Reportage Alison Tassin, Irvin Blonz

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