Dans les hôpitaux, la permanence des soins ne tient souvent qu’à un fil.C’est le cas en ce moment à la maternité de Bergerac, en Dordogne.Sans gynécologue-obstétricien, les femmes enceintes doivent accoucher dans une autre ville, à 50 minutes de route.
Les salles d’accouchement sont vides et le service est à l’arrêt depuis trois jours. "L'ambiance est mise en place pour pouvoir réduire l'anxiété et là, cette salle ne fonctionnera pas pendant une semaine, jusqu'au lundi 9 mai", explique Mathieu Labat, directeur du centre hospitalier Samuel Pozzi, à Bergerac.
Des futures mères "inquiètes"
Sur les deux médecins obstétriciens de cette maternité, un est tombé malade, juste avant de prendre sa garde. Impossible de trouver un remplaçant dans des délais si courts. Pour la première fois, les accouchements auront lieu ailleurs. "Effectivement, on doit trouver des remplaçants extérieurs pour pouvoir remplacer comme ça au pied levé. On y arrive quand on a un petit peu de temps devant nous. Là, quand on a dix heures devant nous, c'est beaucoup plus compliqué", poursuit Mathieu Labat.
Depuis samedi dernier, les deux sages-femmes de l'hôpital ont appelé des dizaines de futures mères, pour les prévenir du changement. "On en a appelé une trentaine à peu près. Elles étaient inquiètes. Ce n'est pas facile pour une équipe parce qu'on met tout en œuvre pour bien s'occuper de nos patientes, et quand tout s'arrête du jour au lendemain, ça fait tout drôle", affirme Caroline Edouard, sage-femme.
Accoucher à plus de 50 minutes de Bergerac
Des femmes enceintes qui doivent accoucher à Périgueux ou à Libourne, à plus de 50 minutes de Bergerac. Les trajets peuvent être angoissants quand elles sont à quelques heures du terme. "On peut arriver à commencer à avoir des contractions, que ça évolue plus vite que prévu et que la personne se retrouve dans sa voiture en train d'accoucher", témoigne une femme. Et la maternité n’est pas le seul problème. "L'ophtalmologie, c'est compliqué, le dentiste aussi. C'est presque une habitude de trouver quelque chose qui nous dépanne et de faire des kilomètres pour être soignés ou accompagnés", ajoute une autre.
La fermeture provisoire de l'établissement inquiète aussi Luc Cadillon, président du Comité de Défense du service public de santé et du médico-social du Bergeracois en Nouvelle-Aquitaine. Pour lui, l’État ne finance pas suffisamment les établissements publics. "Il n'y a que deux praticiens pour faire tourner le service. Le problème se pose aussi dans d'autres maternités. Il n'y a pas assez de personnel hospitalier et de médecins, donc de ce fait, quand il en manque un, c'est tout le service public qui ne peut pas assurer sa continuité", explique-t-il. En 2022, 715 femmes ont accouché à la maternité de Bergerac.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info