La saison des champignons bat son plein en ce début d'automne.Mais attention à l'intoxication : les autorités ont alerté sur une recrudescence des cas, notamment à cause d'erreurs d'utilisateurs d'applis de reconnaissance sur smartphone.On vous explique comment limiter les risques.
"Un cèpe !", s'exclame une promeneuse dans une petite forêt d'Espérou (Gard), dans le reportage de TF1 ci-dessus. Ce couple féru de cueillette est à la recherche du précieux champignon. Dans ce bois, d'autres passants seraient tentés de cueillir plusieurs espèces différentes. Pour cela, ils utilisent des applications sur leur téléphone. "Là, je prends une photo sur le côté, comme c'est indiqué, pour identifier le champignon", détaille un jeune cueilleur en se penchant pour prendre sa photo, avant d'ajouter avec assurance : "C'est une russule comestible !".
Ces applications sont-elles fiables ? Martine Pialot est guide en montagne et connaît la forêt par cœur. "L'application me dit que c'est un Boletus pallidus", déclare notre journaliste après avoir scanné le champignon à l'aide de son portable. "Ça n'a rien à voir !", répond spontanément l'experte, hilare. "Boletus, ce sont des bolets, donc avec de la mousse dessous. Ce ne sont pas des lamelles", explique l'accompagnatrice. Ce champignon est en réalité un meunier comestible, mais l'application aurait pu faire la même erreur avec un champignon dangereux.
"J'ai toujours un petit panier à part"
Fin août, l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) avait justement appelé les cueilleurs à se méfier des applications pour l'identification des champignons car "le risque d'erreur est élevé". Elle avait indiqué que sur les 1.923 intoxications recensées en 2022, 30 personnes avaient utilisé des applications de reconnaissance sur smartphone.
Pour limiter les risques, Martine Pialot a, elle aussi, quelques astuces. Par exemple, ne pas mélanger les champignons que vous connaissez avec les plus douteux, pour éviter toute confusion. "Personnellement, j'ai toujours un petit panier à part dans mon sac", explique la guide.
Si vous souhaitez faire identifier vos champignons, les pharmacies spécialisées sont de plus en plus rares, mais vous pouvez directement vous rendre en faculté de pharmacie. Une identification, et quelques conseils pour les conserver : "Maximum 24 heures ou 36 heures. Il faut absolument les faire cuire dès qu'on peut, parce que c'est très putrescible", détaille face à la caméra de TF1 le docteur Sylvie Rapior, professeure à la faculté de pharmacie de Montpellier (Hérault).
Des précautions indispensables, car les intoxications aux champignons se multiplient. Dans son communiqué envoyé fin août, l'Anses indiquait que depuis le début du mois, les intoxications rapportées aux Centres antipoison étaient en augmentation : plus de 250 cas avaient alors déjà été recensés, soit deux fois plus qu’en 2022. Entre le 1ᵉʳ juillet et le 31 décembre l'an dernier, 1.923 intoxications avaient été recensées - parmi ces cas, deux personnes étaient décédées après avoir confondu une espèce comestible avec une espèce toxique -, contre 1.269 en 2021 sur la même période.