Le 13H

VIDÉO - Grippe aviaire : ce qu'il faut savoir sur la vaccination inédite de 64 millions de canards en France

par M.T | Reportage Hortense Villatte, Julia Rivarin, Jordi Demory
Publié le 2 octobre 2023 à 16h46

Source : JT 13h Semaine

La France lance ce lundi la vaccination inédite de 64 millions de canards contre la grippe aviaire.
Si un foyer apparait à côté d'un élevage vacciné, les éleveurs ne seront désormais plus contraints d'abattre leurs animaux.
Le JT de TF1, qui s'est rendu auprès d'un éleveur des Landes, vous explique.

Éric Dumas, éleveur de canards à Horsarrieu (Landes), attendait ce jour avec impatience. Une rapide injection sous-cutanée, et les canetons peuvent déjà reprendre le cours de leur existence. Cet élevage a été vidé préventivement par deux fois, et tous les canards ont été abattus. Un traumatisme que cet éleveur espère ne plus jamais vivre, grâce au vaccin contre la grippe aviaire : "Quand vous élevez vos animaux et que vous êtes obligés de les abattre, ça fait mal au cœur, car on ne travaille pas pour ça", confie-t-il dans le reportage de TF1 en tête de cet article.

Seule à le faire en Europe, la France commence, ce lundi, à vacciner des canetons contre la grippe aviaire. La mesure est en effet désormais obligatoire pour tous les élevages de plus de 250 canards. Le but : éviter un nouveau "raz de marée" de cette maladie virale qui a conduit à l'euthanasie de dizaines de millions de volailles ces dernières années. "C'était aussi un produit final, comme le foie gras, qui n'arrivait pas sur les tables pour les fêtes de fin d'année", ajoute Éric Dumas. 

Dans le Sud-Ouest, depuis les premiers cas recensés en 2015, chaque épisode de grippe aviaire marque les esprits. "Il y a quand même des élevages qui ont été détruits seulement quelques jours avant d'être vendus. Ce vaccin, c'est une très bonne chose pour les éleveurs", tranche une passante au marché. Quand un cas se déclare au sein d'un élevage, les volailles sont abattues. Des euthanasies préventives sont ensuite décidées dans les élevages à proximité. Résultat : la production est durablement perturbée et les pertes économiques s'accumulent. Désormais, si un foyer apparait à côté d'un élevage vacciné, les éleveurs ne seront plus contraints d'euthanasier les animaux. 

"Pour Noël, par exemple, on ne trouvait plus de foie gras l'année dernière. C'est bien d'anticiper ce problème", affirme un autre passant interrogé au marché par nos équipes. La production de foie gras avait chuté de 35% en 2022. Et même avec la vaccination à partir de ce mois d'octobre, l'approvisionnement pourrait rester tendu pour la période des fêtes de fin d'année. Les professionnels prévoient une production totale de 17 à 18 millions de canards sur l'année, soit l'équivalent de 2022.

"Le vaccin n'empêche absolument pas l'infection par le virus. Par contre, en cas d'introduction accidentelle, les animaux vaccinés seront infiniment moins contagieux. Le but est donc d'éviter la propagation de proche en proche d'un élevage à l'autre, dans un territoire où les élevages sont très denses et très proches les uns des autres", détaille auprès de TF1 le Docteur François Landais, vétérinaire aviaire. 

Près de 1.400 élevages français avaient été contaminés par le virus l'an dernier, et 16 millions de volailles avaient été abattues. 


M.T | Reportage Hortense Villatte, Julia Rivarin, Jordi Demory

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