Le ministre de la Santé a indiqué envisager d'ouvrir aux pharmaciens la prescription de certains substituts nicotiniques sous forme de cigarettes électroniques.Il n'a également pas fermé la porte à un éventuel remboursement.Des propos qui suscitent de vives réactions, comme celles d'une pharmacienne et d'un addictologue interrogés par TF1.
Des cigarettes électroniques que vous iriez acheter en pharmacie, sur prescription médicale ? Au premier abord, les Français interrogés par TF1 dans le reportage ci-dessus trouvent cela fumeux. "C'est honteux ! Une pharmacie qui est là pour soigner les gens, et ils vendent des cigarettes électroniques ?", s'époumone un homme. "Je trouve ça choquant de pouvoir dire que les pharmaciens puissent vendre ça, parce que les recherches ne sont pas assez poussées, on ne sait pas vraiment ce qu'il y a dedans", souligne de son côté la jeune cliente d'un café, e-cigarette posée sur la table.
Rien n'est fait, pour l'heure, le ministre de la Santé dit seulement l'envisager. Invité ce dimanche du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro, François Braun s'est déclaré favorable à l'interdiction des "puffs", ces cigarettes électroniques jetables prisées des jeunes. Mais dans le même temps, il a dit envisager d'ouvrir aux pharmaciens la prescription de certains substituts nicotiniques sous forme de cigarettes électroniques. Cela serait réservé à ceux qui voudraient arrêter. Certains fumeurs également interrogés par TF1 se disent séduits. "Je trouve que c'est une très bonne idée, ça pourrait peut-être encourager les gens à arrêter de fumer", réagit un premier. "Pourquoi pas, il faut favoriser la désaccoutumance", poursuit un second.
"En tant que professionnelle de santé, je n'en délivrerai pas"
De leur côté, les buralistes et autres commerces spécialisés ne voient évidemment pas cela d'un bon œil. "Si on nous supprime une partie de nos revenus, il y a des buralistes qui vont le sentir passer, c'est toujours pareil", peste Yannick Chevalier, buraliste à Villeurbanne (Rhône). Mais une pharmacienne et un addictologue interrogés par TF1 se montrent tout aussi circonspects.
"En tant que professionnelle de santé, moi, je n'en délivrerai pas. Nous, on est là pour faire de la prévention, pour soigner nos patients", lance ainsi Véronique Nouri, présidente du syndicat des pharmaciens Auvergne-Rhône-Alpes. Elle explique proposer déjà des solutions anti-tabac qui fonctionnent : "On a déjà beaucoup de choses dont des patchs, des comprimés, des chewing-gums à mâcher...".
Bernard Antoine, addictologue, tabacologue et hypnothérapeute parisien, n'y croit pas non plus. Dans son cabinet, il soigne des fumeurs accros à la cigarette, y compris électronique. "J'ai à peu près 100 à 150 personnes qui viennent tous les ans pour arrêter la cigarette électronique. Je trouve étonnant qu'un produit dont l'efficacité n'est pas totalement validée et prouvée se retrouve en pharmacie, soulève-t-il. Je suis également un petit peu surpris qu'un produit qui contient de la nicotine, dont on nous a expliqué que c'était un poison, se retrouve dans les officines".
Quant à la question de leur remboursement, le ministre de la Santé répond qu'il pourrait être envisagé.
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