Covid-19 : face à la résurgence du virus, faut-il prendre de nouvelles mesures ?

TF1 | Reportage G. Bellec, B. Rey
Publié le 27 juin 2022 à 11h15

Source : JT 20h WE

Après plus de deux ans rythmés par la pandémie, la France a replongé en ce début d'été, comme d'autres pays européens, dans une nouvelle vague.
Cette dernière est portée par de nouveaux sous-variants de la famille Omicron, BA.4 et surtout BA.5.
Alors, faut-il prendre de nouvelles mesures ?

C'est la question que tout le monde se pose avant les grandes vacances : de nouvelles mesures sanitaires pourraient-elles être prises pour contrer le rebond épidémique qui frappe la France ? Près de deux ans et demi après le début de la pandémie, le Covid-19 poursuit sa course au fil des nouveaux variants. Dans l'Hexagone, le sous-variant BA.5 fait flamber les nouveaux cas, laissant envisager une nouvelle vague. 

D'autant que les chiffres parlent d'eux-mêmes : la France compte en moyenne 50.000 nouveaux cas par jour, avec un record ce vendredi 24 juin de plus de 79.000 nouveaux cas, soit 44.000 de plus par rapport au vendredi précédent. Deux tiers des cas en France sont liés aux nouveaux sous-variants d'Omicron, surtout BA.5 (41%). 

Un virus "très contagieux"

À l'hôpital, durement éprouvé par la pandémie et en crise structurelle, le rebond reste pour l'instant modéré. Une hausse des admissions, notamment chez les 80 ans et plus, est observée en soins critiques après plusieurs semaines de diminution et une semaine de stabilisation, selon SPF. Une hausse provoquée par ces nouvelles souches du virus Omicron donc, désormais majoritaires, mais qui reste néanmoins loin des 350 000 cas quotidiens enregistrés en décembre. 

Pour Dr Robert Sebbag, infectiologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, sollicité dans le sujet en tête de cet article, ce virus n'en reste pas moins "très contagieux", provoquant "un peu de fièvre, une toute petite toux", sans faire "la pneumonie Covid". En somme, "cela dure un peu plus longtemps avec une fatigue très importante". 

Quid des masques ?

Face au démarrage d'une septième vague de l'épidémie de Covid-19, le gouvernement mise sur la vaccination et la "responsabilité citoyenne", excluant à ce stade le retour de mesures sanitaires comme le masque obligatoire dans les transports. Plusieurs voix dans la communauté médicale, dont celle d'Alain Fischer, à titre personnel, ou de la fédération des hôpitaux publics, plaident pour un retour du masque obligatoire dans les transports. Le masque, "il faut vraiment que cela devienne un réflexe" dans chaque "situation à risque", a exhorté vendredi Isabelle Bonmarin, de Santé Publique France. 

Quant à la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, elle s'est dite samedi confiante pour la tenue des festivals cet été, sans "réduire les jauges" ni autres "contraintes", en dépit de la reprise du Covid-19. "Il y a une reprise du Covid en ce moment, il faut être très vigilant, se laver les mains, reprendre les gestes barrière (...) se tester à chaque fois qu'on a un doute", a d'abord indiqué la ministre en visite au Hellfest, festival de metal à Clisson (Loire-Atlantique).   

"Pour autant, on est vacciné en France, normalement on n'a pas de risque de remettre de contraintes ou de réduire les jauges. Les festivals de cet été vont, si tout se passe bien, se passer dans de bonnes conditions", a-t-elle ajouté. 

Un rappel de la vaccination pour les plus de 60 ans

Une question reste en suspens : la quatrième dose sera-t-elle nécessaire pour tous d'ici à la rentrée ? Le Pr. Alain Fischer, président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, appelle les plus de 60 ans et les personnes fragiles à se faire administrer leur deuxième rappel de vaccination pour faire face à la septième vague de l'épidémie de Covid-19, dans une interview au Journal du Dimanche : "Malgré l’effet cumulatif des injections et des infections, le niveau de protection (de ces populations, ndlr) n’est plus optimal. Par ailleurs, les vaccins restent sûrs : il n’y a pas plus d’effets secondaires lors d’une quatrième dose. C’est simple, il faut que les 8,5 millions de Français éligibles qui ne l’ont pas encore reçue se rendent chez leur pharmacie ou chez leur généraliste", a déclaré le "Monsieur vaccins" du gouvernement.

"Les données montrent qu’avec une quatrième dose, le taux d’anticorps neutralisants remonte au même niveau qu’après la troisième. La protection contre les formes graves est donc rétablie à plus de 90 % pour un certain nombre de mois. Franchement, une piqûre deux fois par an, ce n’est pas si terrible !", a-t-il dédramatisé.

Le Pr. Fischer dit espérer que l'arrivée de quatre nouveaux vaccins à l'automne puissent "réduire le risque d’une vague importante générée par un nouveau variant". "L’idéal, ce serait qu’ils le soient au début de l’automne plutôt qu’en décembre, pour être couplés avec la vaccination antigrippale. Une personne de plus de 80 ans pourrait en bénéficier dès octobre ; un sexagénaire qui ferait sa quatrième injection aujourd’hui pourrait recevoir un nouveau rappel avec ces produits neufs en décembre", fait valoir Alain Fischer préparant ainsi la voie à une campagne pour un 3e rappel en fin d'année. 


TF1 | Reportage G. Bellec, B. Rey

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