VIDÉO - Rhône : des œufs de particuliers contaminés par des "polluants éternels"

par L.T. Reportage TF1 | Nadia Hadj Bouziane
Publié le 27 janvier 2023 à 11h20

Source : JT 13h Semaine

Dans le Rhône, les habitants de quatre communes ne peuvent plus consommer les œufs de leur poulailler.
Ils seraient contaminés à trop haute dose par des perfluorés, des "polluants éternels" issus de l’industrie chimique.
L’entreprise Arkema, qui se situe non loin, se défend d’en être à l’origine.

Depuis plus d’une semaine, Michèle Casaburi ne peut plus manger les œufs de son poulailler. Sa maison se trouve à Pierre-Bénite, dans le Rhône, une des quatre communes où la préfecture a recommandé aux habitants de ne plus consommer les œufs de leur poulailler à cause d’une pollution des sols. En picorant, les poules se contaminent et contaminent leurs œufs. "J’ai pris des poules justement pour manger naturel, pour manger mes œufs, et puis après, je me suis dit ‘on va attendre encore un petit peu’. Je ne les mange plus, mais je suis un peu en colère quelque part", témoigne Michèle. 

Les autorités ont décelé des taux très élevés de quatre perfluorés, des "polluants éternels" issus de l’industrie chimique dans les œufs de poulaillers de particuliers. À ce stade, les résultats des analyses sur les légumes ne sont pas encore connus. Les communes concernées se situent autour du site du groupe de chimie Arkema. L’entreprise se défend pourtant d’être à l’origine de cette pollution. "Certains perfluorés qui ont été analysés dans les œufs n’ont jamais été produits ni même utilisés sur le site Arkema de Pierre-Bénite", affirme Pierre Clousier, directeur de l’usine. 

Des additifs responsables d’atteintes du système immunitaire

Les alkyls perfluorés et polyfluorés (PFAS) sont notamment utilisés comme imperméabilisants, et sont présents dans une multitude d'objets manufacturés. Il en existe plus de 4000. Pour l’heure, quatre de ces substances chimiques, les plus nocives, ont été détectées dans les œufs. "Il va falloir un peu consolider les données, faire des prélèvements complémentaires pour un peu mieux connaître la situation parce qu’aujourd’hui, on se base sur deux prélèvements, donc c’est peu et puis on ajustera les recommandations au fur et à mesure du temps", explique Marielle Schmitt, responsable du pôle santé publique de l’agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes. 

La maire de Pierre-Bénite exige plus de transparence quant aux dangers pour les habitants. "Il faut nous dire si les perfluorés ne sont pas bons pour la santé des Pierre-Bénitains et en général, eh bien, on arrête cette utilisation", estime Jérôme Moroge (LR). Ces additifs peuvent être responsables d’atteintes du système immunitaire. Le groupe Arkema indique qu’il arrêtera d’utiliser les perfluorés en 2024. 


L.T. Reportage TF1 | Nadia Hadj Bouziane

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