En France, une personne sur 2.000 est touchée par le syndrome de Diogène.Ce trouble pousse notamment à accumuler des objets inutiles ou des déchets chez soi.Valérie, qui a accepté de se livrer anonymement face aux caméras de "Sept à Huit", raconte sa difficile expérience.
Valérie a vécu, pendant plusieurs mois, dans un appartement devenu insalubre. "Avant que les équipes de nettoyage interviennent, je ne pouvais plus mettre un pied sur le balcon, j'avais accumulé plein de sacs-poubelle. J'avais aussi deux éviers, et on ne les voyait même plus", se souvient-elle, fixant le plan de travail de sa cuisine désormais complètement dégagé. "Le couloir, on ne pouvait plus marcher parce qu'il y avait des excréments d'animaux partout. J'étais tellement en déprime que je ne changeais même plus la litière. Donc il fallait bien que ces petites bêtes fassent leurs besoins quelque part", détaille la quinquagénaire.
En France, une personne sur 2.000 est touchée par le syndrome de Diogène. Il se distingue principalement par une accumulation massive d’objets du quotidien, utiles ou non, une négligence de l’hygiène qu’elle soit corporelle ou matérielle, un isolement, voire moins d’interactions avec le monde extérieur. "Sur le moment, on s'en rend compte, mais on se dit 'tant pis, ce n'est pas grave'. De toute façon, au point où on en est, autant continuer...", témoigne Valérie, la voix tremblante, dans le reportage de "Sept à Huit" en tête de cet article, consacré aux "nettoyeurs de l'extrême".
"On s'habitue à l'odeur, on ne s'en rend plus compte"
Le syndrome de Diogène peut toucher n'importe quelle classe sociale, et se déclare souvent à la suite d'un choc psychologique. Il y a un an, Valérie a fait une dépression après le décès de sa mère, et la perte de son emploi qu'elle occupait depuis 30 ans. "Ça s'est installé petit à petit. On remet les choses au lendemain. J'ai sombré à un point où, parfois, je restais assise sur le canapé à ne plus arriver à bouger, ne serait-ce que me lever pour prendre un verre d'eau", explique-t-elle, catastrophée, avant d'ajouter : "On se fout de tout. Au bout d'un moment, on s'habitue à l'odeur, on ne s'en rend plus compte".
"Par contre, quand je sortais, ça ne se voyait pas que j'étais en difficulté. J'étais toujours apprêtée correctement", poursuit Valérie en croisant nerveusement les doigts.
Valérie angoissait de montrer l'intérieur de son appartement à quelqu'un. Il y a quelques semaines, elle a été victime d'un grave malaise, mais elle n'a pas osé appeler les secours. "Entre les cafards, les punaises, la saleté, je ne voulais pas les appeler. J'avais vraiment trop honte", confie-t-elle, en pleurs, face aux caméras de "Sept à Huit". "J'ai pris le risque de ne pas les appeler, et c'est bien pour ça que je ne pouvais plus vivre de cette façon. Ma vie était en danger", avoue-t-elle avec du recul.
Pour commencer une nouvelle vie, Valérie a fait appel à des nettoyeurs de l'extrême. Scènes de crime ou de suicide, habitations envahies par les déchets, la saleté et les excréments... Ces spécialistes ont l'habitude des logements insalubres. Valérie a payé 5.000 euros pour le nettoyage de son appartement, financé grâce à ses indemnités de licenciement.