Strasbourg : un patient décède aux urgences après 22 heures d'attente sur un brancard

Camille Guesdon avec AFP
Publié le 14 septembre 2022 à 6h59, mis à jour le 14 septembre 2022 à 8h04

Source : TF1 Info

Un patient âgé de 80 ans est mort sur son brancard après 20 heures d'attente aux urgences des hôpitaux universitaires de Strasbourg (Bas-Rhin), mardi 13 septembre.
Le syndicat Force ouvrière a alerté le ministre de la Santé dans un courrier.
FO a dénoncé le "fonctionnement délétère des urgences".

Après une très longue attente, un patient est mort sur son brancard aux urgences des hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), dans le Bas-Rhin, mardi 13 septembre. C'est ce qu'a annoncé les HUS et le syndicat FO qui a écrit à François Braun, le ministre de la Santé, pour dénoncer "le fonctionnement délétère des urgences". 

Dans un communiqué, la direction des HUS a indiqué que "le décès a été déclaré à l'Agence régionale de santé (ARS) sur le portail national des événements indésirables graves (EIG)", selon laquelle "l'ensemble de la communauté hospitalière réitère ses sincères condoléances à la famille du défunt". "Tout décès au sein de notre institution reste une situation difficile à vivre pour l'ensemble de la communauté hospitalière", a insisté la direction. 

Le patient a passé une vingtaine d'heures sur son brancard dans une zone de soins avant d'être découvert mort.
Christian Prudhomme, le secrétaire général FO aux HUS

Selon Christian Prudhomme, le secrétaire général de FO aux HUS,  le patient était âgé de 81 ans, sans préciser les raisons de son admission aux urgences. D'après les informations du syndicaliste, pris en charge, le patient a passé "une vingtaine d'heures sur son brancard dans une zone de soins" avant d'être découvert mort, lors d'un changement d'équipe. 

En mars dernier, un patient était déjà décédé aux urgences des HUS. Victime d'une hémorragie digestive, il avait attendu une douzaine d'heures avant d'être pris en charge, ce qui avait suscité la colère des soignants qui avaient dénoncé le manque de lits d'hospitalisation et l'encombrement des urgences. FO avait alors écrit au ministre de la Santé de l'époque, Olivier Véran. 

FO a donc réitéré, mardi 13 septembre, en écrivant au successeur d'Olivier Véran, François Braun pour l'alerter sur "la récurrence de la dégradation des prises en charge et du fonctionnement délétère des urgences". 

Un nouveau décès 36 heures après le dépôt d'un droit d'alerte des représentants FO

Le courrier envoyé au ministère de la Santé souligne que "ce (nouveau) décès intervient 36 heures après le dépôt d'un droit d'alerte fait par nos représentants Force Ouvrière dénonçant une énième situation de blocage et surcharge des urgences du Nouvel Hôpital Civil (NHC) de Strasbourg".

Le syndicat fait ainsi état, le 30 août dernier à 23h00, de la présence de "50 patients pour 30 places sur brancards avec des véhicules en attente dans le sas de dépôt des urgences", une situation qui ne présentera "aucune amélioration" le lendemain "avec 40 patients, dont 26 présents plus de 12 heures sur brancards".

Le syndicat ajoute que "nous sommes en droit de nous questionner sur la multiplicité des évènements graves dans ce service et sur l'incapacité à apporter des réponses et solutions", précisant que "300 lits" ont été fermés et que "250 postes d'infirmiers" sont vacants. 


Camille Guesdon avec AFP

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