Le 20h

VIDÉO - "Une double peine" : les arrêts maladie bientôt davantage à la charge des employeurs ?

par La rédaction de TF1 | Reportage Ludovic Romanens, Fabrice Maillard
Publié le 20 juin 2023 à 11h56

Source : JT 20h Semaine

La Sécurité sociale dépense seize milliards d'euros par an pour indemniser les arrêts maladies.
L'État veut faire des économies et envisage de demander aux employeurs d'en payer une partie.
Quelles conséquences pour les entreprises et les salariés ?

C'est un chiffre qui pèse lourdement sur les finances publiques. Les arrêts maladie sont passés en dix ans de 6,4 milliards à 8,8 milliards, soit une augmentation de 30%. Selon les calculs de Bercy, cela coûte 16 milliards d'euros par an à l'Etat. Il faut donc faire des économies très rapidement.

Comment alléger la facture ?

Actuellement, 50% du salaire de base est pris en charge par la Sécurité sociale. C'est une part que le gouvernement souhaite réduire sans que l'on sache de combien. La piste étudiée est de faire participer encore plus les employeurs. C'est impossible pour Brice Alzon, président de Maison des services à la personne, 3500 salariés. Pour chaque employé malade, il verse des indemnités complémentaires, prend en charge des jours de carence. Avec 700 arrêts maladie par an, cela représente déjà un million d'euros. "Ce serait une double peine, d'avoir des salariés manquants et en plus de devoir supporter le coût de ces absences. Ce serait une absurdité totale pour nos entreprises aujourd'hui." 

Peut-on mieux contrôler les arrêts-maladie ?

"Je ne suis pas forcément obligé d'être malade. Je peux dire que j'ai mal au dos alors que je n'ai pas forcément mal au dos". Comme Lucas, beaucoup de salariés constatent que les arrêts maladie sont faciles à obtenir. Pour réaliser des économies, il faut d'abord se concentrer sur les médecins, selon Anne-Sophie Alsif, associée, cheffe économiste chez BDO France : "L'entreprise n'est pas qualifiée pour vous donner un arrêt maladie ou se prononcer sur votre état de santé, c'est le médecin. Donc s'il y a des contrôles à faire, c'est plutôt au niveau des médecins ou des professions médicales".

Le gouvernement souhaite étudier toutes les pistes et améliorer les moyens de contrôle, avant le nouveau projet de la loi de financement de la sécurité sociale présenté à l'automne.


La rédaction de TF1 | Reportage Ludovic Romanens, Fabrice Maillard

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