L'ARS d'Ile-de-France recommande de ne pas consommer les œufs domestiques de la région.En cause : une "contamination" aux "polluants organiques persistants".À l'issue d'analyses dans des poulaillers de Lyon, la préfecture du Rhône a fait cette même recommandation dès janvier.
Et si manger des œufs frais devenait un danger ? C'est pour prévenir tout risque que l'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France a recommandé mercredi de ne pas consommer les œufs et les "produits animaux de production domestique non contrôlée", sur l'ensemble de la région. En cause ? Une "contamination" aux "polluants organiques persistants".
Après une alerte concernant des concentrations élevées de certaines substances près de l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine, l'agence a prélevé de la terre aux quatre coins du département. Quatorze des poulaillers analysés sont situés près des trois principaux incinérateurs de la région parisienne, dont ceux d'Issy-Les-Moulineaux et Saint-Ouen, précise l'ARS.
Quelles sont les substances pointées ?
Verdict ? Les résultats de cette étude "mettent en évidence une contamination de l'ensemble des prélèvements par les trois familles de polluants organiques persistants analysées (dioxines, furanes et PCB)", indique le communiqué. Cela signifie que ces polluants sont présents "dans tout l'environnement urbain, et non pas spécifiquement aux abords des incinérateurs", avertit l'ARS. L'agence souligne que sur les 25 poulaillers analysés, "deux présentent des teneurs particulièrement élevées" en PCB dans les œufs, dépassant de 40 à 50 fois "les seuils réglementaires européens pour les œufs commercialisés". Ces deux sites sont situés à plus de 3 km d'un incinérateur, ajoute l'ARS.
D'où viennent ces substances ? Les opérateurs des incinérateurs comme celui d'Ivry, le plus grand d'Europe, ne s'estiment pas responsables. "Ce sont des substances qui sont issues du processus de combustion, donc qui se retrouvent facilement dans un environnement industriel et urbain du fait du trafic routier, de l'industrie", explique Eric Vial, directeur de l'évaluation des risques au sein de l'Anses.
Quels sont les risques pour la santé ?
Rejetées dans l'atmosphère, ces molécules finissent par se déposer sur le sol et sont picorées par les poules, ce qui contamine les œufs. Parmi les risques pour la santé liés à la consommation de ces produits, l'ARS recense une "augmentation" des risques de cancer, des "troubles de la fertilité et de la grossesse", ainsi que du diabète et "des effets perturbateurs endocriniens".
"Il n'existe aucun traitement pour éliminer ces substances de l'organisme", met-elle en garde, précisant que la "principale mesure de prévention" était d'éviter "la consommation de produits alimentaires les plus contaminés".
Aucun risque n'est à craindre en revanche concernant les œufs vendus dans le commence car les poules sont souvent élevées à l'intérieur, loin des villes et les œufs souvent analysés avant d'être vendus.
D'autres régions sont-elles concernées ?
Début avril, la préfecture du Rhône avait confirmé la présence de taux élevés de polluants PFAS, dits "polluants éternels", dans des œufs prélevés près d'usines chimiques au sud de Lyon, élargissant le secteur où elle recommande de ne pas en consommer. En janvier déjà, la préfecture avait indiqué que des premiers prélèvements avaient révélé des taux présentant des niveaux huit à 16 fois supérieurs aux valeurs réglementaires.
"Depuis des années, on nous assure qu'il n'y a pas de perfluorés dans l'air, la preuve c'est que si", déplore Jérôme Moroge, maire de Pierre-Bénite dans le Rhône, inquiet alors que les polluants subsistent dans le sol plusieurs années.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info