Un tiers des Français a déjà eu un enfant nécessitant des soins d'orthodontie.Mais les factures ont augmenté de 10% depuis 2013, selon l'Assurance maladie.Le gouvernement cherche une solution pour baisser ce reste à charge des familles.
Il y a de quoi grincer des dents. Selon la Sécurité sociale, les factures réglées par les Français aux orthodontistes ont augmenté de 10% depuis 2013. "On considère que le système tel qu’il existe est hors de contrôle en matière de reste à charge pour les familles", notifie-t-elle dans un récent rapport.
"J'ai fait faire le devis, on est à 880 euros, je crois, pour le traitement par semestre, et la sécu rembourse 190 euros. Ensuite, il y a la part mutuelle, mais j'ai quand même eu 440 euros à payer pour le semestre", illustre une mère de famille soucieuse de réaligner les dents de son fils de 13 ans, dans le reportage de TF1 ci-dessus. Si l'assurance-maladie rembourse si peu, c'est qu'elle ne considère pas l'orthodontie comme un soin vital.
Le matériel hautement technologique en cause
Les orthodontistes, eux, pratiquent des tarifs libres. Pour bénéficier d’un appareillage dernière génération, car sa mâchoire est décalée, les parents de Johanne, 15 ans, auront eux, par exemple à débourser 1.200 euros par semestre pendant deux ans. Des tarifs qui s'expliquent, en partie, par les technologies utilisées, justifie le Docteur Hoa-Cuc Tran-Minh, orthodontiste à Paris (16e). "On utilise un scanner 3D, ce genre de machine coûte 40.000 à 50.000 euros", souligne la praticienne, qui a fait neuf ans d'études pour utiliser cet équipement hautement technologique et qui évolue vite. Pour s'adapter à l’évolution de la technologie, il lui faudra sans doute en effet racheter une nouvelle machine dans quatre à cinq ans, précise-t-elle.
Or, ce soin très coûteux ne pourra pas être remboursé davantage sans contrepartie selon les mutuelles. "Ça va signifier pour tout un chacun une augmentation générale de la prime, parce qu'il faut que la mutuelle puisse être financée pour pouvoir rembourser", prévient Carine Milcent, économiste de la santé et directrice de recherches au CNRS.
Le gouvernement cherche une solution
Mais alors qu'un tiers des Français a déjà eu un enfant, nécessitant un soin orthodontique, le gouvernement cherche une solution pour baisser le reste à charge des familles. "Pour lutter contre le renoncement aux soins, je souhaiterais que vous puissiez engager des discussions permettant de limiter les restes à charge pour les familles dans le domaine de l'orthodontie", écrit ainsi ministre, François Braun, dans la lettre de cadrage de ces discussions envoyée à la fin du mois de mars à l'Assurance-maladie, et relayée par Les Echos.
Selon les informations du journal, ce dernier a confirmé mardi devant un panel de professionnels son ambition de plancher avec l'Assurance-maladie sur la question des frais d'orthodontie. Les négociations entre syndicats de chirurgiens-dentistes et l'Assurance-maladie ont déjà débuté en vue de renégocier d'ici à l'été la convention qui les lie.
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