"Un problème de santé publique" : jusqu'à 10% des rendez-vous médicaux ne sont pas honorés

Publié le 27 janvier 2023 à 11h46

Source : JT 13h Semaine

L'Académie de médecine et l'Ordre des médecins alertent sur les rendez-vous non honorés.
D'après eux, entre 6 et 10% des patients posent un lapin aux professionnels de santé chaque semaine.
Un phénomène "en constante augmentation", déplorent-ils.

La chasse aux lapins est lancée. Dans un communiqué commun, l'Académie nationale de médecine et le Conseil national de l'Ordre des médecins tirent la sonnette d'alarme face aux rendez-vous médicaux non honorés. D'après plusieurs enquêtes, "chaque semaine, 6 à 10% des patients ne se présentent pas à leur rendez-vous", déplorent les deux organismes. "Cela correspond à une perte de temps de consultation de près de deux heures hebdomadaires." Par extrapolation, "27 millions de rendez-vous" pris ne sont pas honorés chaque année, toutes disciplines confondues.

Des chiffres "qui semblent en constante augmentation", se désolent encore les médecins, pour un phénomène aux "sérieuses répercussions sur l'offre de soins". Cela "désorganise gravement le travail quotidien des médecins libéraux et des consultations hospitalières, réduit la disponibilité médicale des praticiens impactés, limite l'accès aux soins pour des patients en ayant réellement besoin et contribue à majorer le nombre de patients qui s'adressent aux services d'urgence", mettent en garde l'Académie de médecine et l'Ordre des médecins.

"Responsabiliser" les patients

Pour endiguer ce phénomène, plusieurs propositions ont déjà été mises sur la table. L'Union française pour une médecine libre propose par exemple de facturer tout de même le rendez-vous aux personnes ne s'étant pas présentées chez le professionnel de santé. "Cet incivisme doit faire l'objet d'une pénalité financière", peut-on lire sur une affiche du syndicat.

L'Académie de médecine et l'Ordre des médecins restent plus vagues, appelant les pouvoirs publics à "sensibiliser" et "responsabiliser" les patients. D'autant que les "oublis" ou les "impossibilités de dernière minute" de se rendre chez son médecin semblent marginales.

Ces excuses "peuvent être exceptionnellement invoquées", mais "l'analyse de ces défections souligne la fréquence des rendez-vous pris en double chez plusieurs praticiens en fonction de la convenance du patient et témoigne d'une déconsidération pour l'acte médical considéré comme un bien de consommation", écrivent les deux institutions. Au point d'en devenir "un véritable problème de santé publique".


Idèr NABILI

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