Vaccin contre le Covid-19 : le délai pour la deuxième dose repoussé à six semaines

Publié le 23 janvier 2021 à 20h11, mis à jour le 23 janvier 2021 à 23h54

Source : JT 20h WE

Avec les retards de livraison annoncés, il faudra attendre plus longtemps que prévu pour la deuxième dose de vaccin. La Haute autorité de Santé vient de valider le principe d'une deuxième injection six semaines après la première et non plus quatre.

Jusqu'ici, le protocole était clair, après avoir été vacciné pour la première fois, un rendez-vous est donné pour une piqûre de rappel environ trois semaines plus tard. Mais en gestion de crise, tout change très vite. Un nouvel avis de la Haute autorité de santé pourrait rallonger considérablement les délais. Hier encore, il fallait compter entre 21 et 28 jours pour une deuxième injection. Aujourd'hui, l'organisme recommande d'attendre 42 jours. "La vraie question, c'est de savoir si cette recommandation repose sur des considérations scientifiques ou c'est l'épurement logistique. Le vrai approvisionnement des doses est le vrai problème aujourd'hui qui se pose à nous", affirme Dr Jean-Christophe Calmes, médecin généraliste et président de la communauté professionnelle du bassin de Thau.

Les autorités de santé l'admettent. Si la stratégie vaccinale change, c'est d'abord parce que les doses n'arrivent pas suffisamment vite dans les centres. "On a des livraisons qui arrivent, mais qui ne permettent pas de vacciner massivement la population actuellement", indique le professeur Daniel Floret, vice-président de la commission technique des vaccinations de la Haute autorité de santé. Il y a pourtant urgence, car le variant anglais menace la France. "Le nombre de cas évité est beaucoup plus important en vaccinant le maximum de gens à une dose avec une deuxième dose différée, plutôt que de vacciner à deux doses une partie plus réduite de la population", explique-t-il.

Allonger les délais permettrait d'avoir suffisamment de stocks pour vacciner 700 000 personnes supplémentaires en un mois. L'attente ne présenterait aucun risque pour les patients jeunes et en bonne santé. "En revanche, pour les personnes plus âgées, il vaut mieux respecter le protocole prévu par le fabricant, parce que ces personnes vont s'immuniser insuffisamment pour certaines. Si elles sont infectées pendant la période qui précède la deuxième injection, elles peuvent faire des formes plus sévères", prévient le président du groupe covid-19 à l'Académie nationale de médecine, professeur Yves Buisson. Selon l'Académie de médecine, l'intervalle entre deux injections serait même un moment propice au développement de nouveau variant.


La rédaction de TF1info

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