"Boum, boum, boum" : une onde radio similaire à un "battement de cœur" détectée au fond du cosmos

Publié le 18 juillet 2022 à 14h52

Source : JT 20h Semaine

Ce mystérieux signal radio, en provenance d'une galaxie lointaine, proviendrait d'une étoile à neutrons.
Des chercheurs du MIT espèrent en découvrir d'autres et utiliser ces données comme horloge astronomique afin de mesurer la vitesse à laquelle l'Univers s'étend.

Une équipe d’astronomes du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a annoncé la semaine dernière, dans la revue Nature, la détection d'un astre étrange qui produit un puissant signal radio à un rythme inhabituel, un peu comme les pulsations d’un cœur. Les astronomes connaissent bien les astres qui émettent des ondes électromagnétiques régulières mais avec des périodes beaucoup plus courtes.

Or, cette fois, le signal a duré "environ trois secondes", une période anormalement longue. Plus surprenant encore, les astronomes ont observé "des pics périodiques qui étaient remarquablement précis, émettant à chaque fraction de seconde ‘boum, boum, boum’ comme un battement de cœur", décrit la chercheuse Daniele Michilli, de l'Institut Kavli d'astrophysique et de recherche spatiale du MIT, dans un communiqué.

Le signal "FRB 20191221A", comme l’ont nommé ses découvreurs, proviendrait d’une galaxie lointaine, située à environ un milliard d’années-lumière de notre étoile, le Soleil. Il a été détecté le 21 décembre 2019, par le biais du radiotélescope canadien CHIME, qui capte les ondes radio émises par l'hydrogène dans l'Univers lointain. D’après les scientifiques du MIT, une étoile à neutrons, probablement un pulsar ou peut-être un magnétar (une autre "espèce" d'étoile à neutrons, plus rare), serait à l'origine de ce signal radio pour le moins étrange.

Mesurer la vitesse à laquelle l'Univers s'étend

Le pulsar est un genre d'étoile à neutrons, extrêmement compacte, qui tourne sur lui-même de façon ultra-rapide, en émettant, comme un phare, un rayonnement régulier sur une période allant de quelques millisecondes à quelques secondes. Le magnétar, va lui jusqu'à la dizaine de secondes. Mais on sait que la rotation ralentit au fur et à mesure de leur existence, un peu comme une toupie qui tourne de plus en plus lentement.

La découverte des premiers sursauts radio rapides (ou fast radio bursts, FRB) remonte à 2017. Depuis, les astronomes en ont découvert des centaines. Après cette découverte, l'équipe du MIT espère en repérer d’autres à partir de la même source, de manière à pouvoir l’utiliser comme une sorte d’horloge astronomique. En observant la fréquence des sursauts et la façon dont ils changent à mesure que la source s'éloigne de la Terre, on pourrait alors mesurer la vitesse à laquelle l'Univers s'étend.


Matthieu DELACHARLERY

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