Cérémonie des prix anti-Nobel 2019 : un Français récompensé pour ses travaux sur la température du scrotum

Publié le 13 septembre 2019 à 15h21, mis à jour le 13 septembre 2019 à 17h32
Cérémonie des prix anti-Nobel 2019 : un Français récompensé pour ses travaux sur la température du scrotum
Source : CAPTURE D'ECRAN

SCIENCE IMPROBABLE - Parodiant les célèbres prix Nobel, les Ig Nobel ont récompensé jeudi 12 septembre des découvertes qui font d’abord rire les gens, puis les font réfléchir. Cette année, un chercheur toulousain a été mis à l'honneur pour ses travaux sur la température des testicules des postiers français.

Comme chaque année à l'Automne, les prix Nobel de la "science improbable" ont été décernés lors d’une cérémonie à l’Université de Harvard, à Boston aux Etats-Unis. L'événement, organisé depuis 1991 par le magazine humoristique scientifique Annals of improbable research, récompensent des découvertes qui prêtent d’abord à sourire puis à réfléchir, une fois que la loufoquerie s'estompe. Après tout, bon nombre de grandes découvertes scientifiques ont pour point de départ une idée folle. Biologie, économie, médecine, littérature, physique. Chaque lauréat de ces Ig Nobel s'est vu attribuer un billet de 10.000 milliards de dollars du Zimbabwe, comme le veut la tradition.

Venant saluer l’inventivité scientifique de ses lauréats, la 29e édition de ces Ig Nobel (qui se prononce "Ignobel", un jeu de mots en anglais faisant intervenir l’adjectif "ignoble" et la sonorité "Nobel") a mis à l’honneur un scientifique français. Le Dr Roger Mieusset du CHU de Toulouse a été récompensé dans la catégorie Anatomie, pour une étude publiée en 2007 au cours de laquelle il a mesuré la température du scrotum d'hommes âgés de 20 à 52 ans en fonction de la position du corps et selon qu’ils sont nus ou habillés. Ce spécialiste de la fertilité est notamment connu pour être l’inventeur du "slip chauffant". Contrairement à certains vainqueurs, le Français n’a pas pu faire le déplacement pour récupérer son prix en mains propres.

Pizza anti-cancer et machine à changer les couches-bébé

La plupart des lauréats ont été récompensés pour des études anciennes : ainsi, cinq Japonais ont décroché le prix de Chimie pour leur étude sur le volume de salive produit quotidiennement par un enfant de cinq ans (réponse : en moyenne ½ litre), publiée en 1995. Dans la catégorie Médecine, l'Italien Silvano Gallus a été récompensé pour plusieurs études du début des années 2000 sur les vertus sanitaires de la véritable pizza italienne, notamment face à certains cancers ou infarctus. Quant à l'anti prix-Nobel de la Paix, il est revenu à une équipe internationale de sept chercheurs, qui ont publié en 2012 les résultats d'une étude visant à mesurer le plaisir que procure le grattage d'une démangeaison. 

Pour l'économie, une équipe de scientifiques néerlandais s'est vu distinguée pour avoir démontré dans une étude parue en 2013 que les billets de banque, notamment le leu roumain, peuvent propager des microbes infectieux. D'autres travaux sont plus récents : ainsi, l'iranienne Iman Farahbakhsh, professeur de mécanique à l'université de Quchan, a été récompensée pour sa machine à changer les couches-bébé, qui a obtenu un brevet en juillet 2018 aux Etats-Unis. Le prix de physique, quant à lui, est venu récompenser une étude de la chercheuse américaine Patricia Yang, parue également l'an dernier, sur "Comment les wombats, petits marsupiaux australiens, font-ils pour produire des crottes cubiques ?".

La science au service des enquêteursSource : JT 13h WE

Avant le Dr Roger Mieusset, d'autres Français avaient été récompensés pour leurs performances. En 1992, les Éclaireurs et éclaireuses de France avaient reçu l’anti prix-Nobel d’Archéologie, pour avoir effacé les peintures rupestres de la grotte de Mayrière supérieur, à Bruniquel (Tarn-et-Garonne). L'ancien président de la République, Jacques Chirac, avait quant à lui reçu l’anti prix-Nobel de la Paix, pour avoir célébré le 50e anniversaire des bombardements de Hiroshima et Nagasaki en reprenant les essais nucléaires français dans le Pacifique en 1995. Mention spéciale pour le chercheur Marc-Antoine Fardin, dont l'étude pour déterminer si les chats sont ou non liquides lui avait permis de décrocher l'Ig Nobel de Physique 2017.


Matthieu DELACHARLERY

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