NATURE - La Ligue de protection des oiseaux (LPO) invite les Français à tirer profit de la période de confinement à travers une expérience de science participative. Depuis son lancement le 16 mars dernier, l'opération "Confinés mais aux aguets" rencontre un grand succès.
Éteignez la télévision, et prenez quelques minutes pour regarder par la fenêtre, en silence. La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) propose, depuis le 16 mars, soit à la veille du début de la période de confinement, à tous les amoureux de la nature (et aussi à ceux qui s'embêtent) de se joindre à une expérience de science participative. "Pourquoi ne pas profiter de cette immobilisation forcée pour observer ou écouter la nature de proximité, apprendre à mieux la connaître, en parler et même la protéger ?!", suggère l’association sur son site internet.
Le défi consiste à observer pendant dix minutes tous les jours, par votre fenêtre, votre balcon ou depuis votre jardin, les oiseaux qui viennent s’y aventurer. Les participants doivent ensuite enregistrer leurs observations sur un site dédié. "Les oiseaux ne sont pas moins farouches qu'en temps ordinaire mais ils sont moins dérangés", explique à LCI Emmanuel Duchérimont, ornithologue à la délégation de la LPO Île-de France. "Les villes étant plus silencieuses, on entend plus facilement les oiseaux. Or, pour les observer, il faut aussi pouvoir les écouter", complète ce spécialiste.
Quels oiseaux peut-on observer à Paris ?
De nombreuses espèces d’oiseaux peuplent l’Hexagone, y compris dans les grandes villes. "Rien que sur Paris, on peut observer une soixantaine d'espèces nicheuses, sans compter les espèces en cours de migration qui passent au-dessus de la capitale", souligne Emmanuel Duchérimont. "Pour les pigeons, on recense trois espèces bien distinctes : le pigeon biset domestique, le pigeon ramier (appelé palombe dans le sud-ouest) et le pigeon colombin", souligne l’ornithologue.
Parmi les autres espèces : la mésange charbonnière, la mésange bleue, le Rouge-gorge familier, l'accenteur mouchet, le troglodyte mignon, le pinson des arbres, le moineau domestique, le merle noir, la pie bavarde, la corneille noire, l’étourneau sansonnet, la grive musicienne. Quant aux migrateurs les plus communs : le rougequeue noir, la fauvette à tête noire, le pouillot véloce. Les toutes premières hirondelles à Paris ont été également observées. Enfin, pour les rapaces, il y a le faucon crécerelle et l’épervier d'Europe.
📢 Grand comptage national des oiseaux de jardins pendant le #confinement !🐦😷 Recensez les oiseaux sans sortir de chez vous par tranches de 10 minutes et partager vos listes avec nos experts Comment participer ? ▶️ https://t.co/zAxPsTJPyk #coronavirus #RESTEZCHEZVOUS pic.twitter.com/RCNXW9oPpu — LPO France (@LPOFrance) March 18, 2020
Comment l'identifier (si on n’y connaît rien) ?
Pour aider les ornithologues en herbe, la LPO propose des guides pour débutants, comme par exemple "Débuter en ornithologie - Les oiseaux d'Île-de-France". Internet, notamment via Google images, peut aussi s’avérer une bonne ressource pour identifier une espèce. Des outils en ligne sont également à la disposition des participants. "Pour reconnaître les chants, nous avons mis en place une sonothèque qui recense les chants des espèces les plus communes", conseille Emmanuel Duchérimont. Pour l'utiliser, il vous suffit de cliquer ici.
Pour les plus geeks, l'application mobile Bird Song ID (3,99 euros sur Android et 4,49 euros sur iOS ) permet, tout comme Shazam pour reconnaître un morceau de musique grâce à son téléphone, d'identifier une espèce simplement à partir de son sifflement. Mais ce n'est pas encore tout à fait au point, car les oiseaux sont complexes. La même espèce peut faire des bruits différents selon le moment de la journée.
A quoi vont servir ces données ?
Depuis son lancement, l'opération "Confinés mais aux aguets" rencontre un grand succès avec pas moins de 200.550 données enregistrées et près 505.800 oiseaux observés rentre le 17 mars et le 3 avril. "Cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme initié en 2012 avec le Muséum d'histoires naturelles de Paris, dans le but de suivre l'évolution des populations d'oiseaux communs dans le temps", explique Laurent Couzi, responsable du service connaissances à la LPO France. "Le moment venu, grâce à la longue série de données disponibles depuis 2012, il sera possible et passionnant de regarder si le confinement a eu un effet sur ces populations, positif, neutre, et pourquoi pas négatif. Mais tout ceci prendra du temps."
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