Connaissez-vous les "super-pouvoirs" des cheveux pour lutter contre les marées noires ?

M.D.
Publié le 7 septembre 2020 à 8h45, mis à jour le 7 septembre 2020 à 9h57

Source : TF1 Info

AU POIL - Grâce à leur structure en écaille, les cheveux pourraient constituer un fantastique atout pour piéger les hydrocarbures et limiter la pollution qu’ils engendrent. A l'île Maurice, des boudins en cheveux humains sont ainsi utilisés actuellement pour lutter contre la marée noire. Et des applications pour le moins surprenantes ont également vu le jour en France.

Quand se faire ratiboiser la tignasse devient un geste écolo. A l’île Maurice, des milliers de boudins antipollution ont été confectionnés à partir de cheveux humains dans le but d’absorber une partie des hydrocarbures déversés depuis fin juillet par le vraquier japonais Wakashio. 

Plusieurs appels aux dons de cheveux ont même été lancés par des ONG à travers le monde pour venir en aide au gouvernement de l'île. En France, à l’initiative de la startup clermontoise Capillum, dix-sept entrepôts du réseau Urby (filiale du groupe La Poste) ont ainsi été ouverts pour l'occasion aux coiffeurs souhaitant participer, mais également aux particuliers. L'objectif ? Constituer un stock pour aider Maurice à lutter contre la pire marée noire de son histoire.

Un kilo de cheveux peut absorber jusqu’à huit litres d’hydrocarbures.
Thierry Gras, fondateur de l’association Coiffeur Justes.

Rien qu’en France, pas moins de 4.000 tonnes de cheveux coupés finissent à la poubelle chaque année. Mais depuis quelques années, une filière s’organise pour leur donner une seconde vie. Thierry Gras, qui tient un salon de coiffure à Brignoles (Var), fait figure de pionnier. En 2015, il a fondé l’association Coiffeur Justes, qui collecte des cheveux de toute l'Hexagone pour leur donner une seconde vie.

"Un kilo de cheveux peut absorber jusqu’à huit litres d’hydrocarbures", assure à TF1 cet expert en fibre capillaire. Et comme ils nous en pousse un centimètre et demi par mois, c’est une matière inépuisable. Autre avantage, ces boudins fabriqués à partir de cheveux humains sont réutilisables à l'infini. Avec son association,  il a constitué un stock avoisinant les 40 tonnes, "de quoi éponger trois fois ce qu’il y a dans les cales du Wakashio", assure-il.

Fabriqués à partir de la récolte que Thierry Gras organise via son association, des boudins en cheveux humains sont par exemple actuellement utilisés pour éponger des fuites d’hydrocarbures dans le port de plaisance de Cavalaire-sur-Mer (Var), notamment au niveau du quai où les bateaux viennent faire le plein de carburant. Convaincue de son intérêt, la mairie a même fait installer des containers pour la collecte.

La commune envisage déjà d’autres applications, comme des tapis de cheveux le long des routes pour éponger les eaux stagnantes ou dans les garages pour les huiles, par exemple. Plus étonnant, ces boudins en cheveux humains pourraient également servir à limiter l'intrusion massive des sangliers en ville. "Les sangliers n’aiment pas son odeur. On peut aussi les utiliser autour d’une clôture", soutient le maire de la commune.


M.D.

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