PRÉHISTOIRE - Des traces de pas observées sur une côte auraient appartenu à un ou plusieurs sauropodes, estiment les paléontologues du Musée d'histoire naturelle de Londres. Cette découverte rarissime pourrait être riche d'enseignements sur le mode de vie des dinosaures.
En recevant en 2020 des clichés d’un paléontologue amateur, sur lesquels se détachaient de larges cratères découverts sur une plage de Penarth, aux pays de Galles, les experts du Musée d’histoire naturelle de Londres peinaient à croire qu’il s’agissait là de véritables empreintes de dinosaure. Et pourtant, les équipes ont finalement révélé dans un communiqué publié le 29 décembre que des recherches menées sur place ont permis de conclure que ces traces auraient appartenu à un sauropode.
Plus précisément, les spécialistes précisent sur le site du musée que ces empreintes ont pu être tracée par un sauropode très précoce ou un animal proche de l’espèce, qui appartient à la période du Trias, courant de 251 à 200 millions d’années avant notre ère, comme le rapporte CNN. Ces animaux géants étaient les plus grands herbivores terrestres : mesurant 20 à 30 mètres de longueur, ils se déplaçaient sur leurs quatre pattes, dotés d’un long cou et d’une longue queue. On compte parmi eux notamment le fameux Diplodocus, l’un des dinosaures les plus connus aujourd’hui.
A series of tracks on a public beach point to the presence of large, long-necked dinosaurs in Wales over 200 million years ago. The Penarth footprints are believed to have been left by sauropodomorphs, a group which includes the iconic Diplodocus 🦕 https://t.co/i4ef9WM8jk — Natural History Museum (@NHM_London) December 31, 2021
"Nous savons que les premiers sauropodes vivaient en Grande-Bretagne à cette époque, car des os de Camelotia, un sauropode très ancien, ont été trouvés dans le Somerset dans des roches datées de la même période", a déclaré la paléontologue Dr Susannah Maidment, qui a participé aux recherches. "Nous ne savons pas si cette espèce était celle qui a fait les traces, mais c'est un autre indice qui suggère que quelque chose comme elle aurait pu faire ces traces", a-t-elle poursuivi.
Des empreintes "espacées de manière à suggérer la marche d'un animal"
Selon les experts, les traces pourraient même avoir été laissées par différents animaux, puisque certaines empreintes diffèrent de taille. Certaines seraient même superposées, laissant pensant que de nombreux dinosaures se sont rassemblés au même endroit et ont piétiné le sol sur leur passage.
Aux côtés de son collègue le professeur Paul Barrett, la chercheuse s’est rendue sur place, sur la côte de Penarth après avoir reçu les photos, un cas rare puisque les paléontologues se déplacent peu pour ce genre de demandes, le musée recevant de très nombreuses sollicitations, mais beaucoup renvoient à des "caractéristiques géologiques", pointent-ils. Les équipes ont découvert que le site avait déjà été inspecté par des spécialistes du National Museum de Wales, de l’université de Cardiff et une équipe française.
Cette dernière avait décelé des traces d’orteils dans ces empreintes, confirmant qu’il s’agissait bien de pas. "Nous pensons que les empreintes que nous avons vues à Penarth étaient espacées de manière à suggérer la marche d'un animal", a abondé le Pr Paul Barrett dans le communiqué. Sur certains fossiles, "la boue avait été poussée vers le haut", signe d'un "mouvement actif à travers le sol meuble", a-t-il poursuivi.
Une découverte scientifique inédite
Ces traces ont pu être conservées en étant séchées par le soleil et recouvertes de sédiments qui ont permis de les fossiliser. À Penarth, elles avaient été découvertes une première fois en 1879, mais avaient été recouvertes un temps par le sable et les cailloux avant d’être à nouveau visibles.
Ces recherches pourraient être précieuses à l’avenir dans l’étude des déplacements des dinosaures en troupeaux et leurs interactions avec leur environnement, d’autant que le nombre de traces laissées par ces bêtes préhistoriques dans le pays est maigre, souligne les experts. Elles apportent ainsi des informations supplémentaires aux études des squelettes. "C’est un ajout intéressant à notre connaissance de la vie pendant le triasique au Royaume-Uni", s'est félicité Pr Paul Barrett.
Le musée a précisé que les cratères formés par ces empreintes resteront visibles sur la plage jusqu’à ce que la marée ne les efface. "En l'absence d'un plan de conservation plus large, déterrer les fossiles pourrait leur causer des dommages irréparables", alertent les chercheurs, qui préfèrent cartographier les traces à mesure qu’elles se révèlent naturellement.
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