Après un tir de missile, les astronautes de l'ISS obligés de se mettre à l'abri : que s'est-il passé ?

Julien Vattaire | Sujet vidéo : Matthieu Karmann
Publié le 16 novembre 2021 à 12h26, mis à jour le 16 novembre 2021 à 15h12

Source : JT 13h Semaine

ESPACE - Les États-Unis ont accusé, lundi, la Russie d'avoir mené un tir de missile antisatellite "dangereux et irresponsable" qui a menacé la sécurité des astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Moscou a reconnu avoir procédé à un tir.

Tensions entre les États-Unis et la Russie dans l'espace. Lundi 15 novembre au matin, sept personnes actuellement à bord de l'ISS ont été contraintes de se réfugier en urgence dans leurs vaisseaux Dragon (de SpaceX) et Soyouz. La raison est "un test destructeur de missile antisatellite à ascension directe à l'encontre de l'un de ses propres satellites" par la Russie, a expliqué le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. "Ce test a jusqu'ici généré plus de 1500 de débris orbitaux traçables, et va probablement générer des centaines de milliers de morceaux plus petits de débris orbitaux", a-t-il ajouté. 

L'acte, qualifié d'"irresponsable" et "dangereux" par Antony Blinken, a entraîné la formation de débris qui "menaceront 

désormais les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l'économie, et les intérêts scientifiques d'autres nations pour les décennies à venir", a regretté le chef de la diplomatie des États-Unis. Ce tir va également "significativement accroître le risque posé pour les astronautes et cosmonautes de la Station spatiale internationale", a-t-il souligné, promettant que les États-Unis allaient "travailler avec (leurs) alliés et partenaires pour chercher à répondre à cet acte".  

"Il est impensable que la Russie mette en danger non seulement les astronautes américains et des partenaires internationaux dans l'ISS, mais aussi ses propres cosmonautes", a déclaré Bill Nelson, le patron de la Nasa, dans un communiqué. "Je suis 

scandalisé par cette action irresponsable et déstabilisatrice".

L'orbite de l'objet (...) s'est éloigné de l'orbite de l'ISS
L'agence spatiale russe Roscosmos sur Twitter

Des propos balayés dans un premier temps par Moscou, le ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov dénonçant une accusation infondée. Ce mardi, la Russie a finalement reconnu avoir effectué un tir d'essai contre l'un de ses vieux satellites en orbite, confirmant les accusations de Washington, mais soutenant que cela n'avait posé aucun risque pour l'ISS. "Le 15 novembre, le ministère russe de la Défense a mené avec succès un test à l'issue duquel l'engin spatial Tselina-D, en orbite depuis 1982 et inactif, a été détruit", a indiqué l'armée russe dans un communiqué.

Avant cet aveu, l'agence spatiale russe, Roscosmos, avait tenu à rassurer sur la situation actuelle. "L'orbite de l'objet, qui a forcé l'équipage aujourd'hui à se rendre dans le vaisseau selon les procédures standard, s'est éloigné de l'orbite de l'ISS", a-t-elle écrit sur Twitter. "Les amis, tout est en ordre chez nous. On continue le travail selon notre programme", a également indiqué le cosmonaute russe Anton Shkaplerov.

Les tirs antisatellites, un acte critiqué, mais pratiqué par plusieurs pays

Les tirs antisatellites sont une pratique menée par seulement quatre nations : les États-Unis, la Chine, l'Inde et la Russie. Mais ils sont la cible de critiques, notamment à cause des nombreux débris générés, qui deviennent alors de dangereux projectiles. Ils peuvent par la suite heurter les nombreux autres satellites en orbite, sur lesquels les pays comptent pour de nombreuses activités, notamment de communication ou encore de localisation, et ainsi vite devenir un atout militaire stratégique. 


Julien Vattaire | Sujet vidéo : Matthieu Karmann

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