Revivez la première conférence de presse de Thomas Pesquet : "Le confort dans la Station spatiale, c'est plutôt du camping"

Publié le 6 juin 2017 à 11h45, mis à jour le 6 juin 2017 à 15h27
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Source : Sujet JT LCI

WELCOME HOME - Le spationaute français est revenu mardi matin sur ses 196 jours à bord de la Station spatiale internationale lors d'une conférence de presse à Cologne (Allemagne). A peine rentrer sur Terre, il rêve déjà de Mars.

Mission accomplie, enfin presque. Quatre jours après son retour sur Terre, le spationaute français Thomas Pesquet a donné ce mardi matin une conférence de presse depuis le Centre des astronautes européens à Cologne en Allemagne. La première depuis son retour sur Terre, vendredi 2 juin 2017. Le spationaute français a d'abord évoqué ses sensations lorsqu'il a eu la première bouffée d'air frais, vendredi une fois à terre. "C'est une overdose de tous les sens (...) C'est des odeurs, des couleurs auxquelles on n'était plus habitués, a décrit le spationaute français. Ce qui était drôle, c'est que je sentais même le savon et le déodorant des gens qui étaient venus nous chercher ".

Le retour sur Terre l'avait terrassé, alors comment va-t-il aujourd'hui ? "Je me sens bien (...) Quand on n’a pas connu la gravité pendant six mois, chaque mouvement est difficile, explique le spationaute français. Mais au bout de douze heures, j'étais fonctionnel, je ne pouvais pas courir un marathon quand même, mais je pouvais marcher, monter des escaliers." Le Français est revenu ensuite sur son voyage à bord du module de descente Soyouz. "On avait beaucoup répété [le retour sur Terre] au simulateur, mais on ne peut jamais se préparer à tout. Ça avait un côté fête foraine, montagne russe (...) La rentrée atmostphérique, c'est un moment risqué, c'est spectaculaire, ça bouge dans les sens, donc on est content d'arriver."

Comment s'est déroulé le voyage du retour ?Source : Sujet JT LCI
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"Le confort dans la Station spatiale, c'est plutôt du camping"

La mission de Thomas Pesquet est encore loin d’être terminée. Il va maintenant être longuement examiné, participer à des expériences destinées notamment à comprendre comment l’apesanteur modifie la physiologie humaine. Cette étape de réacclimatation physique et d’expériences scientifiques va durer 6 mois. "Cela fait partie du boulot. Quand je fais une prise de sang, je ne suis pas ravi de voir arriver 22 éprouvettes, mais c'est le boulot", a-t-il plaisanté. Quant à son premier plaisir ? "C'était de retrouver ma compagne, dit-il. Sinon, manger du fromage, prendre une douche (...) J'ai pris ma première douche assis en revenant sur Terre car j'ai encore des problèmes d'équilibre", a-t-il expliqué le spationaute français. 

L'astronaute a également évoqué les adieux avec l'astronaute américaine Peggy Whitson, resté à bord de la Station spatiale. "Avec l'équipage, on a formé une famille [à bord de l'ISS]. J'ai eu un princement au cœur au moment de laisser Peggy derrière : on a tissé des liens très forts au sein de l'équipage car on a vécu des choses incroyables ensemble et vécu en milieu fermé (...) Le confort dans la Station spatiale, c'est plutôt du camping, assure-t-il. C'est facile de se laisser aller à des moments d'agacement, il faut prendre du recul et voir les 99% positifs de la vie sur l'ISS. Le Français a fait référence à une brève altercation au sujet des provisions de nourriture. Une vague histoire de "yaourt à la cerise", mais le Français n'en dira pas plus.

"Sortir de l'Accord de Paris, je pense que c'est irresponsable"

Thomas Pesquet ne voulait pas "parler politique", mais a tout de même critiqué la décision de Donald Trump. "Sortir de l'accord de Paris, je pense que c'est irresponsable. Il va falloir s'organiser pour que ça marche quand même (...) Mon regard a changé, cela m'a donné envie de dire aux gens d'en faire plus pour l'environnement. La chance des astronautes, c'est de faire l'expérience de voir la fragilité de la planète, d'avoir un point de vue global", a-t-il déclaré. Le Français s'est même dit prêt à s'engager pour défendre cette cause : "Si je peux avoir un rôle en tant que citoyen pour encourager les gens à s'engager, je le ferais", a d'ailleurs promis le spationaute français.

A peine de retour sur Terre, Thomas Pesquet rêve déjà de Mars

Reax Pesquet accord de ParisSource : Sujet JT LCI
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Partant pour Mars ? "[L'Agence spatiale européenne] a beaucoup de missions (...) On peut peut-être imaginer que je retournerai dans l'espace assez rapidement. Il faut toujours avoir quelque chose en ligne de mire pour se maintenir concentré et faire de son mieux tous les jours, estime le spationaute français. Ce ne sera pas tout de suite, il faudra que j'en parle avant avec mon compagne et me remettre d'aplomb."

Thomas Pesquet veut déjà repartir pour une nouvelle missionSource : Sujet JT LCI
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Ce live est à présent terminé. 

Merci à tous d'avoir suivi ce live de la première conférence de presse de Thomas Pesquet depuis son retour sur Terre.

"Dans l'ISS, la nourriture est toujours la même. Parfois, cela peut entraîner des tensions. Avec Peggy, on savait ce que préférait l'un et l'autre, on faisait en sorte de se laisser nos aliments favoris."

Vous rêvez de repartir dans l'espace ? "Ce ne sera pas tout de suite, il faudra que j'en parle avant avec mon compagne et me remettre d'aplomb. Quand on est un astronaute, on a forcément un côté explorateur."

Être un cobaye ? "Cela fait partie du boulot. Quand je fais une prise de sang, je ne suis pas ravi de voir arriver 22 éprouvettes, mais c'est le boulot." 

Peur d'avoir des séquelles irréversibles ? "Avant mon départ, on m'a dit que rien ne serait irréversible."

"Il y a une close dans mon contrat qui dit que mon corps appartient à l'Agence spatiale européenne. J'ai dû oublier de lire cette ligne..."

"L'être humain s'habitue à tout. Au début, tu rebondis sur les murs, c'est génial. Puis au bout d'un moment, cela devient ton environnement normal (...) Le confort dans la Station spatiale, c'est plutôt du camping."

"Je ne suis pas photographe, je n'y connaissais rien avant de rejoindre l'ISS."

"Beaucoup de gens travaillent au sol, pour peu de gens qui travaillent en orbite."

"Ce qui fait l'intensité des liens qu'on partage avec les gens, c'est le temps passer avec eux. Ce principe s'applique aux astronautes de l'ISS. Pendant six mois, on vit ensemble, on mange ensemble. C'est comme une famille, il est donc important de s'entendre."

Ses petits plaisirs depuis son retour sur Terre : "Mes premiers petits plaisirs c'était de retrouver ma compagne. Sinon manger du fromage, prendre une douche (...) J'ai pris ma première douche assis en revenant sur Terre car j'ai des problèmes d'équilibre."

"Mon regard a changé, cela m'a donné envie de dire aux gens d'en faire plus pour l'environnement (...) Sortir de l'accord de Paris, je pense que c'est irresponsable. Il va falloir s'organiser pour que ça marche quand même (...) Si je peux avoir un rôle en tant que citoyen pour encourager les gens à s'engager, je le ferais."

"La sensation de flotter, de légèreté me manque. Cela rend des choses super faciles, notamment pour s'habiller ou déplacer des charges très lourdes (...) Dans l'espace, c'est de la rigolade."

"L'expérience qui m'a le plus marqué, c'est l'installation de la machine MARES, qui permet de surveiller l'activité musculaire des astronautes à bord de l'ISS. Ca m'a occupé pendant une semaine entière." 

"Je pense à mes collègues qui sont restés là-haut. Ils ont encore beaucoup d'expériences à mener. J'ai un peu l'impression de les avoir abandonné. J'aimerais être encore avec eux."

"Ma mission m'a donné confiance en la coopération internationale qui permet de faire des choses qu'on serait incapable de faire seul."

"J'espère retourner rapidement dans l'espace, il faut toujours avoir un nouvel objectif."

"On avait beaucoup répété [le retour sur Terre] au simulateur, mais on ne peut jamais se préparer à tout. Ça avait un côté fête foraine, montagne russe."

"Bien que je me sois entraîné pendant sept ans, 25% des choses à mener se découvrent sur place. On ne peut pas tout connaître par coeur, on a le centre de contrôle pour nous guider"

"Je pense à mes collègues qui sont restés là-haut. Il y a encore beaucoup de boulot. J'ai l'impression de les avoir abandonnés. Je vais essayer de suivre tout ce qu'ils font." 

La première bouffée d'air frais après l'atterrissage de Soyouz : "C'est une overdose de tous les sens. (...) C'est des odeurs, des couleurs auxquelles on n'était plus habitués (...) Ce qui était drôle, c'est que je sentais même le savon et le déodorant des gens qui étaient venus nous chercher."

"La rentrée atmosphérique, c'est un moment risqué, c'est spectaculaire, ça bouge dans tous les sens, ça a un côté feu d'artifice, donc on est content d'arriver." 

Comment se porte le spationaute français ? Quels ont été les faits les plus marquants de son séjour à bord de la station spatiale internationale ? Quels souvenirs garde-t-il de ses deux sorties dans l'espace ? Comment s'est passée la cohabitation avec les autres membres de l'équipage ? Autant de questions auxquelles Thomas Pesquet répondra ce mardi matin.

Bonjour à tous ! Thomas Pesquet donne ce mardi à 11 heures une conférence de presse depuis le centre spatial de Cologne, en Allemagne. La première depuis son retour sur Terre, vendredi 2 juin 2017. Après son atterrissage, l'astronaute a été transporté à Cologne dans la nuit du 2 au 3 juin, où il a pu passer sa première nuit terrestre dans un vrai lit. 

Au cours de ces 196 jours à bord de la Station spatiale internationale, le spationaute français a réalisé une centaine d'expériences : 62 coordonnées pour le compte de l'Agence spatiale européenne (ESA) et du Cnes et 55 autres en coopération avec les agences spatiales américaine, canadienne et japonaise. Elles visaient notamment à mieux contrôler les conditions de vie dans l'ISS, à améliorer nos connaissances sur le comportement des fluides dans l'espace, ou encore les effets de l'apesanteur, en vue des premiers vols habités vers Mars d'ici quelques années. 


Matthieu DELACHARLERY

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